Jimmie Durham
Né en 1940 à Nevada Country, dans l’Arkansas, aux États-Unis. D’origine cherokee, Jimmie Durham est connu pour son activité politique, militante, de défense des Indiens au Comité central de l’American Indian Movement (1973-1980). À partir de 1963, il se consacre à l’art. Il peint d’abord en autodidacte puis se forme à l’École des beaux-arts de Genève (1969-1972). Il doit alors assumer la séparation car «fonctionner comme artiste dans une réserve est totalement impossible. Il n’y aucun discours à propos de l’art; quelle aurait été ma fonction? » Il refuse de se définir comme artiste indien et envisage son art dans le cadre du post-modernisme. Il vit et travaille à Berlin.
Œuvre.
Depuis les années soixante-dix, Jimmie Durham assemble des matériaux et réalise sculptures, peintures, dessins, installations, photographies et vidéos. Il fait également des performances (Savage, 1991). Il travaille sur «la mémoire et la perte l’architecture et son contraire, la matière et l’espace. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, assemble des matériaux divers qui évoquent pour partie la civilisation américaine et la civilisation indienne. Il mêle pointes de flèches, plumes, bois et cordes aux rebuts de la société de consommation (détritus, vieux pots d’échappement, morceaux de bois trouvés dans la rue, etc.).
Il utilise des masques, des peaux de bêtes, des squelettes, pour recréer des icônes symboliques de l’Amérique (Tlunh datsi, 1985 : Pocahontas and the Little Carpenter in London, 1988) Dans les années quatre-vingt-dix et 2000, installé en Europe, il réfléchit également sur le nomadisme, le déplacement, la circulation ; il installe tuyaux et câbles dans les lieux d’exposition (The Banks of the Ohio, 1992 ; 200 Meters of Pure, Powerful Steel to the Point, 1998). Il porte un regard ethnologique et anthropologique sur le continent «eurasien», «assez vaste pour englober les apparentes anomalies» le Conte et les sept petites rochettes, 1999).
Propos de l’artiste.
«C’est un homme chargé de ramasser les débris d’une journée de la capitale. Tout ce que la grande cité a rejeté, tout ce qu’elle a perdu tout ce qu’elle a dédaigné, tout ce qu’elle a brisé il le catalogue, le collectionne. Il compulse les archives de la débauche, le capharnaüm des rebuts.»
Vidéo : Jimmie Durham
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Jimmie Durham
https://www.youtube.com/embed/71czqzOpGMk