Ivan Chuikov
Œuvre. Dans ses peintures, Ivan Chuikov parodie tous les styles et surtout le réalisme socialiste soviétique. Il «fait de l’art pour se libérer», «mais c’est une nécessité interne, et non pas matérielle». Il joue sur le format de la représentation afin d’éviter la censure du gouvernement. Tantôt, il présente des images fragmentées et immenses, des agrandissements outrés de détails, tantôt il compose des miniaturisations (qui peuvent apparaître au centre d’une étoile rouge tronquée). À la fin des années soixante-dix, il peint également des séries de paysages, des variations de ciels, de vagues. Ses toiles sont traversées de signes abstraits, de références à l’histoire de la peinture et sont présentées en plusieurs panneaux ou parties, car sa vérité ne peut être que morcelée. Dans les années quatre-vingt-dix et 2000, il persiste à démontrer qu’aucune réalité ne peut être réfléchie, dans des peintures, des tableaux de lumière, des collages photographiques (série des Points de vue, 1990 ou ensemble des Fenêtres, 1998).
Propos de l’artiste. «Apparemment, il y a des problèmes de langage, de langage visuel en l’occurrence. Nous apprenons le monde au moyen du langage et il n’existe pour nous qu’au travers du langage. Si nous changeons le langage, nous changeons le monde dans lequel nous vivons. Mais qu’en est- il réellement?»