Il ira loin , il croit tout ce qu'il dit
Explication
le retors comte Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, député de la provence pour le Tiers État, comprit très vite que Maximilien de Robespierre, jeune avocat d’Arras élu également aux États généraux de 1789, était habité par une foi révolutionnaire ardente.
En élaborant la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen au mois d’août, les députés des États (devenus Assemblée nationale) exprimérent sans retenue leur philanthropie. Celle-ci s’inspirait directement des philosophes des Lumières : de Rousseau l’idéaliste, mais aussi de Voltaire le réaliste, tout deux disparus onze ans plus tôt. Mirabeau fut chargé de rédiger le texte. Le tribun provençal penchait naturellement vers Voltaire. Il remarqua les interventions à la tribune de Robespierre le rousseauiste, raide et toujours impeccablement perruqué et poudré.
C’était un orateur sans relief. « Si le comte de Mirabeau est le flambeau de la Provence, Monsieur de Robespierre est la chandelle d’Arras », se moqua un journal royaliste, Les Actes des Apôtres. Mais le député provençal devina la détermination inflexible de son collègue arrageois. Il répétait alors, paraît-il : « Cet homme ira loin, il croit tout ce qu’il dit. »
Ce pourrait être l’hommage du vice à la vertu. Ou du réalisme au fanatisme, c’est selon.. Car celui qu’on appela bientôt « l’incorruptible » crut jusqu’au bout que la vertu s’imposerait à tous, quels que soient les moyens à employer. Réalisme et idéalisme en politique, un ménage impossible. Pour certains, Robespierre est à l’origine des totalitarismes. Pour d’autres, c’est un huma¬niste trahi par les cyniques, les lâches et les profiteurs.