Il paraît encorè plus grand mort que vivant
Explication
Après la journée des Barricades du 12 mai 1588, le roi de France est chassé de Paris par la population. Les guerres de religion ont rendu tout- puissant le duc de Guise Henri, dit le «le Balafré», chef d’une armée catholique fanatisée (la Ligue). Réfugié sur la Loire, Henri III va donc tenter un « coup de majesté » : l’assassinat du prince.
Le roi invite Cuise pour une entrevue en son château de Blois. Le 22 décembre, un billet anonyme placé sous une serviette prévient le duc que c’est un guet-apens. «On n’oserait», écrit-il simplement sur ce papier. On osa : le lendemain, une douzaine de gardes, choisis parmi les fidèles « Ouarante-cinq », se postent en embuscade derrière une tapisserie. À son passage, ils transpercent le présomptueux venu sans escorte. Le roi, qui attendait dans son cabinet, surgit peu après. Tout à sa vengeance, il donne un coup de pied au visage du mort recouvert d’un simple tapis. Seize ans auparavant, lors du massacre de la Saint- Barthélemy, Henri de Guise avait de la même façon outragé le cadavre de l’amiral de Coligny. Puis, à côté du corps du duc de Guise (près de deux mètres), le roi songe tout haut: « Mon Dieu, qu’il est grand ! Il paraît encore plus grand mort que vivant ! »
Henri III avait vu juste : le 1er août 1589, le moine ligueur Jacques Clément vengea son chef par un régicide. La « guerre des trois Henri » se termina ainsi à l’avantage du seul survivant. Le roi de Navarre, chef des protestants, devint par droit de succession Henri IV, «roi de France et de Navarre ». Dans les faits, il n’était encore qu’un chef de clan.
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