Toute vérité n'est pas bonne à dire
Auteur : Beaumarchais , en 1785
Explication
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) fut horloger, musicien, éditeur, homme d’affaires et un peu agent secret. En fait, sa seule ambition était de s’enrichir et d’obtenir une reconnaissance sociale, et aussi d’avoir accès aux plaisirs de l’aristocratie. C’est donc un peu par hasard qu’il se consacra à l’écriture théâtrale. Un moyen parmi d’autres pour atteindre son but.
Sa comédie Le mariage de Figaro, donnée le 27 avril 1785 pour la première fois , décrit la société à la veille de la Révolution : inégalitaire, corrompue et arbitraire. Mais aussi terriblement vermoulue, au bord de l’écroulement. Il y revendique la liberté de la presse, encore soumise à la censure jusqu’en 1788 (« sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur »). C’est Louis XVI qui a finalement accordé cette liberté, quelques mois avant la Révolution. Il en recueillit bien peu d’éloges.
Mais Figaro (Beaumarchais ?), pressé de dire sa vérité, proclame aussi, en contrepoint, qu’il en existe plusieurs. «Car toute vérité n’est pas bonne à dire », et aussi « à croire ». Il revendique ainsi pour chacun le droit à la discrétion, voire au secret, face aux « protestations des buveurs », aux « promesses des gens en place » et au « dernier mot de nos marchands ». C’est le négociateur de l’ombre, au fait des petits secrets des Grands, qui s’exprime ici. À moins que ce ne soit l’homme condamné à maintes reprises par les tribunaux, non pour ses écrits, mais pour ses trafics obscurs. Pour cette raison, les révolutionnaires de 1789 se méfièrent de ce chantre de la liberté fort peu exemplaire.
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les médias disent t-il la vérité