Giovanni Anselmo
Né en 1934 à Borgofranco d’Ivrea en Italie. Giovanni Anseimo ne suit pas d’enseignement artistique, mais pratique la peinture à l’huile pendant quelques années. À partir de 1967, il est l’un des artistes importants de l’Arte povera, mouvement qui se veut «décomposition du régime culturel imposé». Sa première exposition personnelle a lieu en 1968. Il vit et travaille à Turin.
Œuvre. Depuis un lever de soleil au sommet du Stromboli, le 16 août 1965, Giovanni Anselmo s’est engagé dans une réflexion permanente à propos de l’ordre des choses, des cycles de la nature, de la gravitation. Il réalise des installations pour lesquelles il utilise essentiellement le granit. Il conçoit cette roche dure et magmatique comme un symbole de pesanteur, de fossilisation. Il accroche ses blocs de pierre aux murs des galeries ou des musées. Il contredit la gravitation en les maintenant en équilibre à l’aide d’éléments fragiles et périssables (comme par exemple une salade verte pour Structure qui mange, 1968).
Au moyen d’installations toujours plus monumentales, il construit des métaphores sur l’équilibre fragile de l’art et de la vie: «Moi, le monde, les choses, la vie, nous sommes des forces en action. Le point essentiel c’est de ne pas les laisser cristalliser.» En 2000, il place une colonne de granit de un mètre de haut dans les jardins de la villa Médicis à Rome, et y grave l’inscription Cielo accorciato, il crée un lien entre la Terre et le ciel qui témoigne encore de son travail sur l’infini, l’invisible et démontre que ce «n’est qu’au moyen du visible que l’on peut comprendre l’invisible».
Propos de l’artiste. «Cette réalisation [Direction], d’autres aussi qui la précèdent ou qui la suivent, commence à l’emplacement où elle se trouve – et elle finit où se situent les champs magnétiques terrestres, le centre de la Terre, etc., qui me renvoient à leur tour à d’autres pôles ou à d’autres centres de l’univers.»