ça ira , ça ira
Auteur : Benjamin Franklin , vers 1776-1783
Explication
Le physicien Benjamin Franklin fut le premier ambassadeur des États- Unis d’Amérique à Versailles. Les treize colonies s’étaient insurgées en 1/75 contre leur tuteur britannique, puis l’année suivante, à Philadelphie, elles avaient proclamé leur indépendance, paraphée par Franklin. Quand on lui rappelait que les meilleures troupes anglaises et allemandes se battaient en Amérique contre un peuple pauvre et clairsemé, Franklin répétait ces mots comme un tic : « ça ira, ça ira… ». Ils devinrent rapidement populaires à la cour comme à la ville.
Peut-être au début de juillet 1790, Ladré, ancien soldat devenu chansonnier, en fit le refrain d’une chanson révolutionnaire composée sur un air de contredanse à la mode, Le carillon national. C’était un hommage à I ranklin, dont on venait d’apprendre la mort, le 17 avril à Philadelphie. En 1787, le vieil homme avait joué un rôle important dans l’élaboration de la Constitution fédérale américaine. C’est justement une Constitution que les députés français préparaient en 1790. « Réjouissons-nous, le bon temps viendra, tout trouble s’apaisera, chantait Ladré. Quand l’aristocrate protestera, le bon citoyen au nez lui rira… »
À cette date, beaucoup pensaient la révolution apaisée et l’union entre la nation et le roi indestructible. C’est ce que célébra la grande fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Mais les événements démentirent rapidement ces prévisions optimistes, et les paroles du « ça ira » furent modi¬fiées, vouant désormais « les aristocrates à la lanterne». Les mots du paisible citoyen Franklin étaient bien dévoyés.
Vidéo : ça ira , ça ira
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