Il faut dégraisser le mammouth
Auteur : Claude Allègre , en 1997
Explication
Après la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997, le président Chirac doit cohabiter avec un Premier ministre de gauche. Lionel Jospin nomme un proche au ministère de l’Éducation nationale, le géochimiste Claude Allègre. Le 24 juin, le nouveau ministre, fidèle à lui-même, présente son programme dans un langage très imagé. « Il faut dégraisser le mammouth», déclare-t-il, voulant «débureaucratiser» une administration encore trop souvent traitée d’« Armée rouge ».
L’Éducation nationale, premier poste budgétaire de l’État, emploie alors 1069 000 personnels enseignants et administratifs. Quelques mois plus tôt, c’est un Premier ministre de droite, Alain Juppé, qui dénonçait la mouvaise graisse de la formation publique .
Face à l’émoi suscité par ses déclarations dans le monde enseignant, Claude Allègre précisera : « Il ne faut pas faire d’erreur préhistorique. Il s’agit dans mon langage de l’administration centrale de l’Éducation nationale. Les professeurs n’ont rien à voir avec ça. »
Mais lorsque à la rentrée de septembre, il dénonce l’absentéisme des enseignants, en faisant un amalgame de chiffres divers (congés maternité, détachements, stages, maladies, etc.), la rupture est consommée.
À la suite de forts mouvements de grève, Lionel Jospin craint de perdre une partie de son électorat traditionnel. Il décide de sacrifier son ami en mars 2000. Celui qui voulait «dégraisser le mammouth» a créé 70 000 emplois supplémentaires… et laisse son maroquin à un « éléphant » du PS, Jack Lang.
Vidéo : Il faut dégraisser le mammouth
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