Je pense , donc je suis
Auteur : René Descartes , en 1637
Explication
Descartes a publié Le discours de la méthode en 1637, sous le règne de Louis XIII. Quatre ans plus tôt, à Rome, Galilée avait été condamné par l’Église pour avoir osé contredire cette vérité fermement établie par la Bible : le Soleil tourne autour de la Terre, centre du monde créé par Dieu. « Je pense, donc je suis » symbolise la pensée cartésienne, à défaut de la résumer.
Cette phrase, qui semble une évidence, fonde la pensée rationnelle. Grand connaisseur des classiques latins, le philosophe s’est sans doute inspiré de l’intuition de saint Augustin au ve siècle, qui écrivit, dans la Cit de Dieu : « Si en/m fallor, sum » (« Car si je ne me trompe, je suis »). Dans son Discours, Descartes raconte comment ses méditations l’ont amené à douter de tout, sauf d’une chose : « Pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse
quelque chose. Et remarquant que cette vérité, je pense donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, jejugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » En élaborant une méthode « pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences », il veut vérifier par le raisonnement toutes les vérités reçues. Avec Galilée, il est secrètement persuadé que si
l’on voit bien le Soleil tourner, cela ne prouve pas qu’il tourne. Lucide sur la difficulté de sa démarche, il écrira à son éditeur : « Ou’il y ait trop peu de gens au monde qui soient capables d’entendre mes raisons, ce n’est pas ma faute, et elles ne sont pas moins vraies pour cela. »
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