Parce que c'était lui , parce que c'était moi
Explication
En 1580, sous le règne d’Henri III, Michel de Montaigne pense être au soir de sa vie (à 47 ans !). Dans Les Essais, il disserte librement sur tous les sujets, d’abord pour lui-même ; quand il se penche sur sa jeunesse, son chagrin est intact : jamais il ne retrouvera un ami comme Étienne de la Boétie. Ils se comprenaient d’un regard, toute absence leur était souffrance.
Emporté dix-sept ans plus tôt à l’âge de 33 ans par un mystérieux « flux de ventre », La Boétie laissa Montaigne désemparé, car une telle entente se produit « une fois en trois siècles ». En 1570, Montaigne publie en un volume les écrits du cher disparu, des traductions d’œuvres grecques et des sonnets. Il préfère laisser de côté son pamphlet contre la tyrannie, Le discours de la servitude volontaire, car, écrit-il, il lui trouve « la façon trop délicate et mignarde » pour l’abandonner « au grossier et pesant air d’une si malplaisante saison ». On est alors en pleine guerre de religion.
Désormais retiré dans la « librairie » de son château familial alors que les déchirements civils continuent autour de lui, Michel de Montaigne entretient le culte de celui qu’il appelle « le plus grand homme de notre siècle ». Un siècle qui compte pourtant quelques génies comme Léonard de Vinci, Nicolas Copernic ou Michel-Ange. «Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant: parce que c’était lui, parce que c’était moi.» Montaigne exprime ici, en quelques mots, un sentiment personnel pourtant indici-ble. Dans l’histoire littéraire, on appela longtemps ce sentiment, par bienséance ou par gêne, « amitié ». Aujourd’hui, on ose le nommer par son nom : « amour ».
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Parce que c’est lui parce que c’est moi