Profite du jour présent
Auteur : Horace , en 23 av. J.-C.
Explication
Comme Lucius Accius au siècle précédent, Horace (65 av. J.-C. – 8 av. J.-C.) était le fils d’un esclave affranchi. Il devint l’un des meilleurs poètes de son époque, tenu pour l’égal de Virgile. Chantre de l’empereur Auguste, il célébra la douceur de vivre enfin retrouvée après plusieurs décennies de guerres civiles et de combats des chefs. Le vieux système républicain était mort, mais il fallait en préserver l’apparence. En quelque sorte l’embaumer avec les honneurs.
« Tandis que nous parlons, le temps jaloux aura fui ; cueille le jour sans te fier le moins du monde au lendemain », écrit-il dans sa Première ode. Cette phrase pourrait s’apparenter à un manuel de savoir-vivre d’après- guerre. Mécène, l’ami d’Auguste et richissime protecteur des arts et des lettres, lui offrit une villa près de Tivoli, dans la campagne romaine, mais Horace sut se contenter d’un bonheur tout simple : « Trois esclaves me servent un plat de poireaux, de pois chiches et quelques gâteaux frits (…). Puis je vais dormir sans le souci de me lever tôt le lendemain (…). Je reste au lit jusque vers dix heures, puis je vais me promener, ou bien, après avoir écrit ou lu ce qui me plaît, je réfléchis. Je me fais masser à l’huile. »
L’expression Carpe diem – « cueille le jour » ou, si l’on préfère, « profite du jour présent» -, associe deux petits mots qui expriment la dualité conflictuelle du destin humain : faut-il se consacrer au travail avec abnégation ou jouir librement du bonheur de vivre ? Certains ont résolu ce dilemme : ils cueillent la nuit, portant leur fardeau social pendant le jour.
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