Varus , rends-moi mes légions !
Explication
Après avoir consolidé les frontières nord-africaines et orientales de l’Empire romain, l’empereur Auguste essaie de repousser les limites du Rhin vers l’Elbe, en Europe centrale. En quelques années, une série d’expéditions permettent d’annexer la Germanie, aux nombreuses tribus remuantes.
Mais en l’an 9, le général Varus, qui gouverne la nouvelle province d’une main de fer, est attiré dans un guet-apens par Arminius, ce chef germain élevé comme otage à Rome, qui s’était pourtant officiellement rallié à l’ordre augustéen. À l’est du Rhin, dans les forêts marécageuses de Teutoburg, trois légions (la XVIIe, la XVIIIe et la XIXe) sont anéanties par les Germains, soit environ 25 000 combattants avec les forces de cavalerie auxiliaire. Varus se suicide. Suétone raconte qu’à la nouvelle de cette catastrophe, Auguste, abattu, se laissa pousser la barbe et les cheveux pendant plusieurs mois. Il porta le deuil à chaque anniversaire du plus grand désastre de l’armée romaine depuis deux siècles. « De temps à autre, ajoute l’historien antique, il se frappait la tête contre la porte en hurlant : “Ouintilius Varus, rends-moi mes légions !” » Un cri de désespoir et d’impuissance pour l’empereur, qui meurt cinq ans après sans avoir reconquis la Germanie.