À cette heure , je suis roi !
Un petit noble florentin, Concino Concini, rebaptisé maréchal d’Ancre, se comportait en régent tout puissant depuis la mort du roi Henri IV en 1610. Sa femme, Leonora Galigaï, était depuis l’enfance la confidente d’une autre Florentine, Marie de Médicis, veuve d’Henri IV, devenue régente puis chef du gouvernement. Concini parvint en quelques années à cumuler les honneurs et une immense fortune.
Mais l’arrogant « Conchine » (prononciation française) fit une erreur. Il prit l’habitude de rudoyer l’enfant roi, qu’il pensait ainsi tenir sous sa coupe. «La reine s’avançant le pria de s’aller ébattre: trait duquel il reçut un merveilleux mécontentement», note le chroniqueur Nicolas Pasquier. Le jeune roi fut déclaré majeur en 1614, à 13 ans, ce qui ne changea pas grand-chose à sa situation. Avec l’aide très intéressée de son favori Luynes, Louis XIII assuma par le meurtre de Concini sa prise de pouvoir, le 24 avril 1617. « Merci, grand merci à vous ! À cette heure, je suis roi ! », s’écria le jeune homme tout à son bonheur. Quant à la ville d’Ancre, elle fut débaptisée. La cité de la Somme devint Albert, en l’honneur d’Albert de Luynes, qui récupéra ainsi les titres et les proprités du maréchal. Mais la rivière qui arrose la cité resta rivière d’Ancre. On vit dans cette exclamation royale les prémices de l’absolutisme. Certains auteurs ont aussi attribué la phrase à Henri III, après qu’il se fut débarrassé du duc de Guise en 1588.
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