Quand le bâtiment va , tout va: quand le batiment va tout va
Auteur : Martin Nadaud , en 1850
Explication
Martin Nadaud (1815-1898), maçon originaire de la Creuse, était monté à Paris comme beaucoup de Limousins au xixe siècle. Le vaste chantier de la capitale absorbait peu à peu les villages de la campagne environnante (La Chapelle, Clignancourt, Auteuil…), repoussant toujours plus loin ses faubourgs. Déjà, les fermes et les carrières de Montmartre attiraient les étudiants, les artistes et les familles sans le sou. La révolution de 1848 établit la IIe République. L’année suivante, l’ouvrier Nadaud fut élu député socialiste de la Creuse.
Lors d’un discours à la Chambre des députés en 1850, il prononça ces mots : « Vous le savez, à Paris, lorsque le bâtiment va, tout profite de son activité. » La presse reprit aussitôt la déclaration de l’ancien maçon. Mais la formule fut popularisée dans un raccourci saisissant : « Quand le bâtiment va, tout va. » Pourtant, tout se gâta pour lui après le coup d’État du 2 décembre 1851 mené par le prince-président Bonaparte. Arrêté, refusant obstinément de faire allégeance, Martin Nadaud préféra s’exiler en Angleterre. Il y resta jusqu’en 1870.
Les années du Second Empire (1852-1870) sont marquées par la prospérité économique et les grands aménagements parisiens, dirigés par le préfet Haussmann. La formule du député républicain Nadaud a été prononcée sous le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte. Pour la postérité, elle résume pourtant le règne du même homme, devenu l’empereur Napoléon III.