Seydou Keita
Né en 1923 à Bamako au Mali. Seydou Keita commence «la photographie en 1935 à Bamako, seul, sans rien connaître, avec un appareil 6 x 9 que [son] oncle [lui] avait rapporté du Sénégal». Il apprend l’ébénisterie puis travaille comme portraitiste à Bamako de 1948 à 1963. Après l’indépendance, il devient, non par choix mais par obligation, «photographe- fonctionnaire», jusqu’en 1977. Ses images sont montrées dans le monde entier à partir de 1991 et font découvrir la photographie d’Afrique noire, jusqu’alors ignorée. En 1994, il participe aux premières Rencontres de la photographie africaine à Bamako. Seydou Keita est mort en 2001 à Bamako.
Œuvre
Tout d’abord, Seydou Keita photographie sa famille puis il reprend un laboratoire et fait les portraits de ses clients, toujours en noir et blanc. Il travaille sans aucun repère iconographique, sans information, ayant pour tout document imprimé le catalogue Manufrance. Il met habits européens et accessoires à la disposition des clients. Ce sont essentiellement les hommes qui y ont recours, les femmes restant en habit traditionnel. Il fait des milliers de portraits d’enfants, d’hommes, de femmes, de couples, de familles. Il dresse un constat saisissant du Mali et de l’Afrique, de leur rapport à la tradition et à la civilisation occidentale, qui devient plus fort au fil du temps.
Propos de l’artiste
«La technique de la photo est simple, mais ce qui faisait la différence, c’est que je savais trouver la bonne position, je ne me trompais jamais. Le visage à peine tourné, le regard vraiment important, l’emplacement des mains… J’étais capable d’embellir quelqu’un. À la fin, la photo était très belle. C’est à cause de ça que je dis que c’est de l’Art. […] Chez nous / ka nyé tan, en français “tu es bien ainsi”, veut dire en fait “tu es beau ainsi ”. L’art c’est la beauté.»