La conscience et l'inconscient : Concience ! Conscience ! Instinct divin , immortelle et céleste voix
L’historien ou l’ethnologue, observant la diversité des mœurs, en conclut que la morale est relative à la culture, dépendante de l’éducation et variable selon les époques. Mais le regard du philosophe tend à dépasser cette hétérogénéité. N’y a-t-il pas, au fond de toute évaluation morale, une conscience universelle du bien et du mal ?
Répondre à cette question exige, selon Rousseau, que nous consultions en priorité notre cœur, afin de garantir l’honnêteté de notre jugement. Le fond de notre âme abrite en effet un principe inné de justice et de vertu, auquel nous devons nous fier. Telle est la conscience, faculté que la nature a déposée en chacun, et qui surpasse par sa vérité instinctive toutes les recommandations de la société ou de la raison. C’est, par exemple, sa voix qui se fait entendre lorsque nous sommes convenables aux yeux d’autrui mais, au regard de notre âme, indignes. À condition de laisser cette faculté divine s’exprimer en nous et d’être à l’écoute de son infaillible jugement.
L’amour du bien et l’aversion du mal s’éprouvent donc avant de s’apprendre. Mais cette voix céleste qui nous exhorte à nous hisser au-delà de nous-mêmes est bien souvent étouffée par nos intérêts égoïstes… ou encore recouverte par notre éducation. C’est pourquoi, dans l’instruction d’Émile, Rousseau recommande contre toute attente que son jeune élève soit livré à lui-même, en espérant que sa nature sera pour lui un meilleur guide que les artifices de la civilisation.
Vidéo: La conscience et l’inconscient: Concience ! Conscience ! Instinct divin , immortelle et céleste voix
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