Vérité et connaissance : Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point
Les esprits scientifiques n’acceptant que ce qui se prouve voient le plus souvent dans le cœur un organe déraisonnable. Mais s’il est étranger aux recommandations de la raison, le cœur est-il pour autant dénué de toute logique ?
Selon Pascal, le cœur et la raison sont deux sources à part entière de la connaissance. Par « cœur », il faut entendre le siège des sentiments et le lieu de l’intuition, grâce à laquelle certaines vérités nous sont données immédiatement, sans preuve. La raison, pour sa part, articule de longues chaînes démonstratives. Ces deux dimensions se complètent donc plus qu’elles ne s’opposent, puisque « les principes se sentent, les propositions se concluent, le tout avec certitude ». Toutefois, Pascal ne les place pas sur un pied d’égalité. Les productions de la raison, en effet, trouvent leur source ultime dans le cœur, car les premiers fondements de la connaissance (comme l’espace ou le temps) s’appréhendent par l’intuition. Autrement dit, dans la recherche de la vérité, face aux certitudes instinctives offertes par le cœur, la raison doit s’incliner en reconnaissant sa finitude.
L’erreur serait de tout inverser : d’exiger de l’entendement qu’il sente alors qu’il ne peut que raisonner, ou d’imposer au cœur qu’il démontre des vérités dont il n’a qu’une intuition ! C’est pourquoi aucune démonstration, si rigoureuse soit-elle, ne saurait convaincre d’aimer ou justifier le sublime du sacrifice envers autrui. L’amour et les vertus sont rendus sensibles au seul cœur qui reconnaît par lui-même leur irréductible vérité.
L’erreur serait de tout inverser : d’exiger de l’entendement qu’il sente alors qu’il ne peut que raisonner, ou d’imposer au cœur qu’il démontre des vérités dont il n’a qu’une intuition ! C’est pourquoi aucune démonstration, si rigoureuse soit-elle, ne saurait convaincre d’aimer ou justifier le sublime du sacrifice envers autrui. L’amour et les vertus sont rendus sensibles au seul cœur qui reconnaît par lui-même leur irréductible vérité.