La science : Ce livre immense je veux dire l'univers est écrit en langue mathématique
Galilée est l’une des figures emblématiques de la révolution scientifique moderne, révolution aussi bien conceptuelle que technologique. Le physicien italien découvrit certaines lois essentielles, comme celle de la chute des corps, mais son œuvre reflète surtout un nouveau principe d’intelligibilité du monde.
Songeons que la conception médiévale du Cosmos reposait sur une organisation hiérarchique dans laquelle chaque élément possédait sa place et sa fonction. Les nouvelles découvertes de la physique suggèrent un ordre fondé sur d’autres principes : ce sont désormais des lois mathématisées qui unifient la multiplicité des phénomènes. Or, une telle approche ne rend le monde compréhensible qu’à la condition d’en connaître la langue, justement celle des mathématiques. À commencer par l’algèbre et la géométrie.
L’histoire de la physique a donné raison à Galilée : les mathématiques sont demeurées l’outil par excellence de l’exploration de la nature. Est-ce dans ce passage des qualités aux quantités, des phénomènes concrets aux froides abstractions chiffrées, que commence le « désenchantement » scientifique du monde ? Précisons pourtant qu’au XVIIe siècle, l’aventure de la connaissance est encore pétrie de mysticisme. Aux yeux de Galilée, le grand livre de la nature est le pendant d’un autre livre divin – la Bible. Et tout comme il convient à un homme pieux d’interpréter les Saintes Écritures, il lui revient désormais de déchiffrer les rapports numériques cachés derrière les choses.