Adolf Hitler
Introduction:
Adolf Hitler (1889-1945) dirige l’Allemagne nationale- socialiste de 1933, date à laquelle il est nommé chancelier du Reich, à son suicide en 1945 dans un Berlin en ruines.
Dirigeant du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands), Hitler est arrêté après l’échec de son coup de force de 1923 à Munich (le « putsch de la Brasserie »). C’est en prison qu’il rédige Mein Kampf, dans lequel il présente son programme : dénonciation des traités de paix de la Première Guerre mondiale (il s’était engagé comme volontaire en 1914 et termina avec le grade de caporal), réunion de tous les peuples de langue allemande dans un grand Reich, expansion à l’est pour que le peuple allemand dispose de son nécessaire « espace vital ».
En 1938, c’est d’abord l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par le Reich. Puis Hitler se tourne vers la Tchécoslovaquie, création du traité de Versailles. Les démocraties occidentales acceptent de signer les accords de Munich, sacrifiant l’indépendance de la Tchécoslovaquie dans l’espoir d’éviter la guerre. Et en 1939, après la signature du pacte germano-soviétique, c’est l’attaque de la Pologne, qui signe cette fois le début de la Seconde Guerre mondiale.
Mais le caractère essentiel du national-socialisme réside dans sa dimension raciste. Hitler oppose à des Aryens, qui doivent dominer l’humanité, des races inférieures – dont les Slaves — et une race « étrangère » qui s’impose par le complot, celle des Juifs. Sa politique intérieure et extérieure reste toujours tributaire de cette approche raciste qui culmine avec la Shoah, l’élimination physique de millions de Juifs, ainsi que de Tsiganes et d’homosexuels, dans les camps d’extermination.
Dans ce discours, prononcé alors que l’Allemagne s’est lancée dans son offensive à l’est, Hitler fait le bilan de son œuvre. Si nous avons choisi ce texte, c’est pour montrer comment un dictateur peut se présenter comme la simple victime des menées inconséquentes d’autres dirigeants.
Discours de Adolf Hitler:
LA CAMPAGNE DU SECOURS D’HIVER:
Allemands et Allemandes, mes compatriotes !
Si je m’adresse à vous de nouveau aujourd’hui, après de longs mois de silence, ce n’est pas afin de répondre à l’un de ces hommes d’État qui se demandaient récemment avec surprise pourquoi je me taisais depuis si longtemps. Un jour la postérité pourra juger en toute connaissance de cause et décider ce qui a eu le plus de poids durant ces trois mois et demi : les discours tenus par Churchill ou mes actes.
Je suis venu ici aujourd’hui pour prononcer comme de coutume quelques mots d’introduction à la campagne du Secours d’hiver. Il m’a, du reste, été très difficile de venir, cette fois, parce qu’à l’heure où je vous parle s’achève une nouvelle opération entamée sur notre front de l’Est et qui doit constituer un événement formidable. Depuis quarante-huit heures, cette action a pris des proportions gigantesques. Elle contribuera à écraser l’adversaire à l’est. […] Depuis le 22 juin, une lutte est déchaînée, qui est vraiment d’une importance décisive pour le monde entier. Seule la postérité pourra discerner nettement quels furent l’ampleur et les effets de cet événement. Elle constatera aussi qu’il est la base d’une ère nouvelle.
Mais cette lutte non plus, je ne l’ai pas voulue.
Depuis janvier 1933, date où la Providence m’a confié la conduite et la direction du Reich, j’envisageais un but défini dans ses grandes lignes par le programme du Parti national-socialiste. Je n’ai jamais été infidèle à ce but, jamais je n’ai abandonné mon programme. Je me suis alors efforcé d’opérer le redressement intérieur d’un peuple qui, après une guerre perdue par sa propre faute, avait subi la chute la plus profonde de toute son histoire. C’était déjà, en soi, une tâche gigantesque. J’ai commencé à réaliser cette tâche à un moment où les autres y avaient échoué ou ne croyaient plus à la possibilité de réaliser un tel programme.
Ce que nous avons accompli pendant ces années de pacifique redressement reste unique dans les annales de l’histoire. Aussi est-il vraiment offensant, souvent, pour mes collaborateurs et pour moi, de devoir nous occuper de ces nullités démocratiques qui ne sauraient se référer dans tout leur passé à une seule œuvre vraiment grande et qui fasse date dans leur vie. Mes collaborateurs et moi, nous n’aurions pas eu besoin de cette guerre pour immortaliser notre nom. Les œuvres accomplies en temps de paix y auraient suffi — et même amplement. Du reste, nous n’avions pas encore achevé notre œuvre créatrice ; dans maint domaine, nous ne faisions même que commencer.
Ainsi l’assainissement intérieur du Reich avait donc commencé dans les conditions les plus difficiles. En effet, il faut en Allemagne nourrir cent quarante personnes par kilomètre carré. La tâche est plus facile pour le reste du monde. Et cependant nous avons pu résoudre nos problèmes, alors qu’en grande partie le monde démocratique n’a pas réussi à le faire.
Les buts que nous poursuivions étaient les suivants : premièrement, consolider intérieurement la nation allemande ; deuxièmement, obtenir à l’extérieur l’égalité des droits ; troisièmement, unir le peuple allemand et rétablir ainsi une situation naturelle, artificiellement interrompue pendant des siècles.
Ainsi, mes compatriotes, notre programme extérieur lui-même se trouvait donc fixé dès le principe, les mesures nécessaires pour sa réalisation étaient préalablement définies. Cela n’impliquait nullement que nous eussions jamais l’idée de faire la guerre. Mais une chose était certaine, c’est que nous ne renoncerions en aucun cas ni au rétablissement de la liberté allemande, ni, par suite, aux conditions d’où sortirait le nouvel essor du pays.
En poursuivant la réalisation de ces idées, j’ai soumis au monde un très grand nombre de suggestions. Inutile de les répéter ici, mes collaborateurs les mentionnent chaque jour dans leur activité de publicistes. Si nombreuses qu’aient été ces offres de paix, propositions de désarmement, propositions en vue d’amener par une voie pacifique un nouvel ordre économique national, etc., toutes ces propositions ont été rejetées par ceux auxquels je les avais faites et notamment par ceux qui, manifestement, ne croyaient pas pouvoir accomplir leurs propres tâches en poursuivant une œuvre pacifique — ou, plus exactement, qui ne croyaient pas pouvoir ainsi maintenir leur régime au pouvoir.
Néanmoins, nous avons réussi peu à peu, au cours de longues années de travail pacifique, non seulement à réaliser la grande œuvre de réforme intérieure, mais encore à organiser l’union de la nation allemande, à créer le Reich grand-allemand, à ramener des millions de concitoyens allemands au sein de leur vraie patrie et, par suite, à offrir au peuple allemand le poids de leur nombre comme facteur de puissance politique.
Durant ce temps, j’ai réussi à acquérir un certain nombre d’alliés, en première ligne l’Italie ; une étroite et profonde amitié m’unit personnellement à l’homme d’État qui la dirige. Avec le Japon également nos relations n’ont cessé de s’améliorer. En outre, nous avions en Europe une série de peuples et d’États qui nous avaient toujours conservé une inaltérable et bienveillante sympathie, notamment la Hongrie et quelques États nordiques.
À ces peuples, d’autres se sont joints, mais malheureuse-ment pas ce peuple que j’ai le plus sollicité durant ma vie : le peuple anglais. Non que ce soit le peuple anglais lui- même dans son ensemble qui porte à lui seul la responsabilité de cette situation. Non, ce ne sont que quelques personnes qui, dans leur haine aveugle, dans leur folie obstinée, ont saboté toute tentative d’entente, secondées en cela par cet ennemi international du monde entier, que nous connaissons tous, la juiverie internationale.
Nous n’avons donc malheureusement pas réussi à amener la Grande-Bretagne, et surtout le peuple anglais, à ces relations avec l’Allemagne que j’avais toujours espérées. C’est pourquoi, exactement comme cela s’est passé en 1914, le jour arriva où il fallut prendre une dure décision. Je n’ai certes pas hésité à la prendre car je voyais clairement que si je ne pouvais réussir à obtenir l’amitié anglaise, il valait mieux que l’hostilité de l’Angleterre atteignît l’Allemagne à un moment où je me trouvais encore à la tête du Reich. En effet, si cette amitié n’avait pu être obtenue par mes mesures, par mes avances, c’était donc qu’elle était à jamais perdue ; il ne restait donc plus qu’à combattre, et je suis reconnaissant au Destin du fait que cette lutte ait pu être dirigée par moi. Je suis donc également convaincu qu’il n’y a réellement aucune entente à espérer avec ces gens-là. Ce sont des fous délirants, des gens qui depuis dix ans déjà n’ont qu’un seul mot à la bouche : « Nous voulons de nouveau une guerre contre l’Allemagne !» […]