Allan Kaprow
Né en 1927 à Atlantic City aux États-Unis. Parallèlement à des études d’art universitaires à New York (1945-1949) et à Columbia (1950-1952), Allan Kaprow est l’élève de Hans Hofmann (1947-1948, New York) puis de John Cage à la New School for Social Research (1956-1958). Sa première exposition personnelle a lieu en 1953. Il décide alors de faire tomber les barrières entre l’art et la vie» : en 1958, il publie les deux textes fondateurs de l’art de la performance et du concept d’«environnement». À partir de 1960, il enseigne l’art et esthétique dans les plus grandes facultés américaines. Il vit et travaille en Californie.
Œuvre
En 1959, Allan Kaprow présente son premier happening en public : Dix-huit Happenings en six parties. Il déclare: «le happening: c’est de l’art qui paraît à l’image de la vie.» Pendant les années soixante, il élabore les scénarios d’actions interactives et provocantes. Elles requièrent la participation du spectateur et mêlent musique, peinture, projections cinématographiques, objets trouvés et répétitions de gestes comportementaux évoquant le sexe, la vie, la mort (Un service mortuaire, 1962). En 1963, invité à Paris, il fait visiter le Bon Marché, un grand magasin, à son public, chacun des participants étant doté d’un galet de rivière emballé dans du papier, qu’il doit tremper dans une baignoire. De 1967 à 1971, il fait émerger dans la série des Work Pieces, des problèmes politiques et sociaux; il propose notamment un happening auprès du mur de Berlin (Sweef Wall, 1970). Depuis les années soixante-dix, ses performances sont intimes, autobiographiques, « mettent en jeu certaines conditions psychologiques» et représentent un travail sur l’inconscient; il écrit des marginalia et émet des hypothèses sur « le sens de la vie».
Propos de l’artiste
«Beaucoup d’œuvres aujourd’hui tendent à illustrer une théorie déjà formulée, certaines d’entre elles sont consciemment didactiques, comme si le but de l’art était d’enseigner quelque chose à quelqu’un.»