Fred Forest
Né en 1933 à Mascara en Algérie. Fred Forest travaille d’abord dans les Postes et Télécommunications avant de se consacrer à une pratique artistique. Sa première exposition personnelle a lieu en 1967. En 1974, il est cofondateur du Collectif de l’Art sociologique et en 1983 du Mouvement de l’Esthétique de la Communication. En 1985, il obtient son doctorat es lettres et sciences humaines. Il est fondateur du Web Net Muséum (www.webnetmuseum.org), centre de recherche qui présente des expositions en ligne. Pionnier du multimédia et des réseaux, il vit et travaille à Paris et à Anserville.
Œuvre.
Dès 1968, Fred Forest crée des environnements interactifs utilisant à la fois l’ordinateur et la vidéo et met en place des dispositifs technologiques pour établir une relation avec le public. Il fait un ensemble d’expériences de créativité à travers les mass- media. Le 12 janvier 1972, il publie dans le journal Le Monde « 150 cm2 de papier journal », les lecteurs sont invités à occuper l’espace libre; leurs œuvres sont ensuite exposées au Grand Palais à Paris. La même expérience est ensuite reprise dans différents supports (série Space Media). Dans le cadre de l’art sociologique, il filme Les Gestes dans les professions et la vie sociale, ceux du coiffeur, du professeur, de l’amour, de l’attente, etc. (1972-1974). Il enregistre des micro-événements: Promenade sociologique à Brooklyn (1973) ou la Circulation parisienne (1974). Il vend la première œuvre de vidéo-action-en-direct aux enchères (1974), comme il sera le premier à vendre plus tard une œuvre numérique (Parcelle/Réseau, 1996). Avec humour, il pratique le détournement et interroge la relation à l’art et au pouvoir .
Il parodie les rapports peintre-collectionneur (Vidée-portrait d’un collectionneur en temps réel, 1974), montre le repas du critique d’art [Restany dîne à le Coupole, 1974), il vend des parcelles de «m2 artistiques» (Placez vos capitaux à deux pas de la frontière suisse, 1977), il expose la voyante Madame Soleil au musée (1975). Il crée des actions interactives avec la télévision (le Nu sur le câble, 1987), fait des sculptures vidéo (les Eaux mêlées, 1988), puis des œuvres en ligne (le Centre du monde, 1998). En 1994, intente un procès au Centre Georges-Pompidou dans le but d’obtenir une information publique du prix d’achat des œuvres par le musée, procès qu’il perdra devant le Conseil d’État. En 1999, il fait de son mariage avec l’artiste Sophie Lavaud, filmé et retransmis en direct sur Internet, une œuvre d’art.
Propos de l’artiste.
«Les artistes du groupe de l’Esthétique de la communication ont bien mis en évidence que si cette esthétique ne constitue pas une nouvelle catégorie, elle se distingue toutefois radicalement des arts traditionnels, en ce qu’elle est une esthétique de la pratique qui ne produit pas d’objet mais crée des situations et agence des relations. Cette esthétique-là ne se fonde sur rien d’autre que la notion de relation et de flux communicationnel, une notion où l’immatériel se substitue à la notion d’objet physique comme œuvre.»
Vidéo : Fred Forest
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Fred Forest
https://www.youtube.com/embed/dYEYuVd7iDw