Pierrick Sorin
Né en 1960 à Nantes. Pierrick Sorin suit les cours de l’École normale d’instituteurs d’Angers (1979- 1982), puis fait ses études à l’École des beaux-arts de Nantes (1979-1982). Sa première exposition personnelle a lieu en 1989; il développe depuis lors une œuvre de vidéaste mais dit se sentir «plus du côté du cinéma, de Méliès», que de l’art contemporain. Il vit et travaille à Rezé, près de Nantes.
Œuvre
En 1987 et 1988, Pierrick Sorin réalise ses premiers «autofilmages» en super-8. Ces autoportraits filmés traitent de la vie quotidienne, montrent des états d’âme. On le voit notamment, jour après jour, le matin au réveil (Réveils, 1988). À partir de 1989, il utilise des dispositifs vidéo et fait appel à des miroirs sans tain, des théâtres d’optique, des trucages et effets spéciaux de cinéma. Ces montages deviennent à partir de 1994, petites installations vidéo en trois dimensions et combinent objets et personnages virtuels. Très courtes, ses pièces passent en boucle et sont à «prendre comme de la peinture» car elles sont conçues pour une vision frontale. Il dit fonder ses «tableaux animés» sur une «rhétorique dont le burlesque est le fer de lance». Il s’y met en scène comme un «bébé religieux et cascadeur… on est tous un peu comme ça ». Il traite de la toute puissance de la télévision, «c’est pour [lui] l’hyper- puissance du faux, la source de beaucoup de maux de la société», de la répétition, de la farce, de la nourriture {la Bataille des tartes, 1994), du rapporta l’art {La belle peinture est derrière nous, 1989 ; Projections, 1997; Trencavel I, mars 2000), de la sexualité (C’est mignon tout ça, 1993 ; 143 Positions érotiques, 2000). La plupart de ses dispositifs font appel à la participation du spectateur (comme De la peinture et de l’hygiène, 1992, où, lors d’une bataille de tartes à la crème, un crachat est envoyé dans l’œil du spectateur). Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, ses vidéos, des visions plus effrayantes, sont aussi projetées sur écrans (It’s Really Nice, 1998; Autoportrait en monstre, 2000).
Propos de l’artiste
« Il y a toujours chez moi la peur de vendre ma critique et la satisfaction qu’on me l’achète. Je martyrise la télé par peur de m’inscrire dans un système commercial. Peut-être que je me punis d’avoir du succès. Mais j’ai du succès en me punissant.»
Vidéo : Pierrick Sorin
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Pierrick Sorin
https://www.youtube.com/embed/qPt9rG8kmCU