Wolf Vostell
Né en 1932 à Cologne. Après la Seconde Guerre mondiale, Wolf Vostell se demande comment être artiste et allemand : il part étudier aux Beaux-arts de Paris (1955-1957) avant de s’inscrire à la Kunstakademie de Düsseldorf (1957-1958). En 1954, il définit le principe du «dé-collage» et présente des affiches déchirées, brûlées, effacées. En 1958, il réalise des happenings provocants: l’indécence est sa philosophie artistique. Sa première exposition personnelle a lieu en 1960. En 1962, il est membre fondateur de Fluxus. et crée la revue Dé-coll/age. En 1968, il est cofondateur du Laboratoire de recherches acoustiques et visuelles à Cologne. Il ouvre en 1994 le musée Vostell Malpartida à Cáceres en Espagne. Wolf Vostell est mort à Berlin en 1998.
Œuvre
Wolf Vostell dénonce de manière récurrente l’assujettissement contemporain aux machines et aux médias, la permanence de la violence guerrière. Il réalise des Dé-coll/ages actions, des happenings comme Kleenex(1962), dans lequel il joue du «bruit multiple de deux cents ampoules cassées devant le public sur une grande vitre de cristal ». Il compose des environnements, des sculptures, des dessins (projets d’architecture). Il est hanté par le côté dérisoire de l’existence, par l’inéluctabilité de la mort. Il refuse un progrès aléatoire et bétonne, agite, dérègle, détruit, des télévisions, des aspirateurs, des voitures (Circulation bloquée, 1969), des corps, des images, ou même symboliquement Paris, New York et Chicago (par l’intermédiaire de maquettes). Il «détruit les illusions pour arriver à la réalité.» Il met également en exergue la sexualité, l’idée de décence ou d’obscénité à travers des «distorsions d’images télévisées» (Vidéovulve).
Propos de l’artiste
«Je ne pourrai jamais C que je fais un art simplement critique parce que, dans mes objets, il y a deux pôles : la violence et l’amou1 la tristesse et la beauté, etc., le tout fonctionnant avec des contradictions. Si on achète une voiture, on achète aussi l’accident ; si on aime quelqu’un, en même temps on peut le détruire.»