Le pape , combien de divisions ?: le pape combien de divisions
Auteur : Joseph Staline , en 1935
Explication
Au milieu des années trente, les bruits de bottes résonnent de plus en plus fort en Europe. En mars 1935, le chancelier Hitler rétablit le service militaire obligatoire au mépris de l’interdiction formulée dans le traitt de Versailles. Deux semaines plus tard, la France porte le service à deux ans. Le gouvernement français cherche à nouer une alliance avec l’U.R.S.S. afin de prendre l’Allemagne nazie à revers.
Après avoir signé, le 2 mai, un pacte d’assistance mutuelle avec l’ambassadeur soviétique Vladimir Potemkine, le ministre des Affaires étrangères Pierre Laval se rend à Moscou une semaine plus tard. Il espère une alliance plus vaste englobant le Royaume-Uni, l’Italie de Mussolini et l’Église catholique. Mais depuis des années, le régime soviétique réprime impitoyablement les catholiques, nombreux en Ukraine occidentale. Ils ont été victimes, parmi des millions d’« ennemis de classe », de la terrible famine organisée en 1932-1933 dans tout le sud de l’U.R.S.S. Le 13 mai, Laval suggère ainsi à Staline d’autoriser le rite catholique afin de se réconcilier avec Pie XI. La réponse du « Petit Père des peuples» ne lui laissera aucun espoir: «Le pape, combien de divisions ?» À vrai dire, le Vatican ne dispose que d’une seule division, c’est-à-dire une grosse centaine de gardes suisses à béret alpin et crevés Renaissance bleus et jaunes, munis de hallebardes.
Cette réponse interrogative, rapportée par Winston Churchill dans ses mémoires, exprime parfaitement la conception qu’avait Staline de la politique : un rapport de force brutal et sans états d’âme. Pour lui, le minuscule État du Vatican qui représente le monde catholique n’avait aucun rôle à jouer dans les relations internationales.
No pasaran ! » (Ils ne passeront pas !)
Dolorès Ibarruri, dite la Pasionaria, en 1936-1939
1 e 17 juillet 1936, les troupes nationalistes du général Franco se rebellent contre la République espagnole, gouvernée depuis février par un Front populaire. Deux jours plus tard, la députée communiste Dolorès Ibarruri lance un vibrant appel depuis le balcon du ministère de l’intérieur à Madrid.
« Ouvriers ! Paysans ! Antifascistes ! Espagnols patriotes ! Face au soulèvement militaire fasciste, tous debout ! Défendons la République ! Défendons les libertés populaires et les conquêtes démocratiques du peuple ! (…) Vive la République du peuple ! Les fascistes ne passeront pas ! Ils ne passeront pas ! » On l’appelle la Pasionaria. C’est son nom de plume depuis la Semaine sainte (ou de la Passion) de 1918.
Issue d’une famille de mineurs, ancienne domestique, Dolorès a perdu quatre enfants. Elle est toujours vêtue de noir, le visage grave, les cheveux tirés en arrière. Mais sa voix peut être envoûtante ou enflammée. Inlassablement, elle criera « No pasaran ! » sur les ondes de Radio Madrid. Deux mots repris en chœur par des milliers de combat¬tants républicains, Espagnols et volontaires des brigades internationales.
Pourtant, les fascistes sont passés au cri de « Vive la mort ! » (Viva la muerte !). À l’heure de la défaite, en 1939, la Pasionaria s’exile en U.R.S.S. Elle ne reviendra en Espagne qu’à la restauration de la démocratie en 1977. À 81 ans, elle est aussitôt réélue députée communiste. Le président des Cortes l’accueille par ces mots : « Bienvenue à la maison, Madame. » Symbole d’un siècle tragique, la Pasionaria s’éteint à i’âge de 93 ans, le 12 novembre 1989, trois jours après la chute du Mur de Berlin.
Vidéo : Le pape , combien de divisions ?
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