Xavier Veilhan
Né en 1963 à Lyon. Xavier Veilhan fait des études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (1982-1983), puis à l’institut des hautes études en art plastique à Paris (1989-1990). En 1983, il est cofondateur de la revue Blank et du groupe Zig-Zag. Il fait des décors pour des défilés de mode, des pochettes de disques pour le groupe des Rita Mitsouko. Sa première exposition personnelle a lieu en 1984. De 1986 à 1989, Il collabore avec l’artiste Pierre Bismuth dans le cadre des associations Maximum et Bismuth Veilhan Production, qui organisent événements et expositions. Il vit et travaille à Paris.
Œuvre
En 1986, Xavier Veilhan loue un théâtre et invite à une «représentation de tableaux», pour montrer le plus grand échantillonnage possible de sa production. Il immobilise confortablement son public et fait «défiler les tableaux devant lui» {120Images live!, avec Pierre Bismuth). Il fait alors une peinture figurative, montre des objets produits en série, pour «pousser l’identique jusqu’au point d’émergence de particularités». Depuis les années quatre-vingt-dix, Il reprend les genres de la statuaire traditionnelle, en réalisant des pièces en résine peinte, souvent monochromes, à l’échelle réelle, posées directement sur le sol. Il crée une statuaire animalière (l’île, 1991), des vanités (Crânes, 1994 et 1999), cherche à «réhabiliter la dimension politique des œuvres […] à travers l’idée de commémoration, de légitimation», à montrer «l’apparat de l’État, une image en contradiction aujourd’hui avec les textes de base de la démocratie», avec ses statues équestres de la Garde républicaine (1997). Il dit de sa statuaire réaliste que «certaines œuvres ont un Impact visuel qui fonctionne comme un raccourci et s’assortissent d’une forme de violence, car cet effet est imparable, rapide et instantané. Cela explique mon intérêt pour l’art américain, pour cette espèce de jeunesse congénitale qu’il peut avoir…» Il crée des installations monumentales comme la Forêt (1999), un labyrinthe de thibaude grise dans lequel peut se perdre le spectateur. Il fait également des montages de photographies, en impression numérique, d’autres œuvres construites en rapport à l’histoire de l’art, à la mythologie, à la peinture d’histoire, dits tableaux photographiques (séries Hommes rouges, 1996 ou Haltérophiles, 1997). Depuis 1999, Il conçoit aussi des compositions peintes sur toile d’après des photographies : des autoportraits mis en scène dans des paysages (Sans titre [Xavier], 2000) et des vidéos.
Propos de l’artiste
«Je pense que la science et l’art se développent en parallèle et que les tentatives de croisements ou de collaborations rejoignent cette volonté illusoire de faire un art total. Fondamentalement, cela ne peut marcher car les spécificités s’annulent.»