Il faut quitter tout cela
Explication
Pendant près de vingt ans, le cardinal Mazarin a été le principal ministre de la régente Anne d’Autriche puis du jeune Louis XIV. Il a servi l’État avec obstination et dévouement. Mais Ciulio Mazzarini, issu d’une modeste lignée sicilienne, a aussi accumulé une fortune impression¬nante, ce qui n’a pas manqué de susciter la jalousie ou la haine des natifs du royaume.
Son jeune secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Louis-Henri de Brienne, a décrit avec saveur les derniers jours du cardinal dans ses Mémoires. Parcourant la galerie Mazarine richement dotée en tableaux de maîtres, le jeune homme l’entendit venir « au bruit que faisaient ses pantoufles qu’il traînait comme un homme fort languissant». Se cachant derrière une tapisserie, il surprit un monologue du vieux minis¬tre (qui n’avait pas encore 59 ans !) :« Il faut quitter tout cela… et encore cela ! Oue j’ai eu de peine à acquérir ces choses. Puis-je les abandonner sans regret ? Je ne les verrai plus où je vais… »
Mazarin, en robe de chambre de camelot fourrée de petit gris, avec un bonnet de nuit sur le crâne, admirait une dernière fois ses sculptures, les douze têtes d’empereurs romains en porphyre et les douze autres en bronze, un Cupidon, une Flore, une Cérès… Et ses tableaux, La Vénus du Titien, Le Déluge d’Antoine Carrache, des dessins de Ciulio Romano, quelques oeuvres de Léonard de Vinci… « Adieu, chers tableaux que j’ai tant aimés. » Les spécialistes en ont dénombré 471, disséminés dans ses palais et ses hôtels. L’homme d’Église ne dédaignait pas les satisfac¬tions terrestres…
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