Je suis en colère . Il y a des colères très saines et très utiles
Auteur : Sécolène Royal , en 2007
Explication
Le 2 mai 2007, le débat avant le second tour de la présidentielle entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy fut musclé, comme le titra le quoti¬dien Libération le lendemain. La scolarisation des handicapés suscita un échange particulièrement vif entre les deux candidats, point d’orgue de leur affrontement.
Nicolas Sarkozy promet qu’il donnera les moyens aux écoles pour accueillir tous les enfants handicapés. « Là, je pense que l’on a atteint le summum de ’immoralité politique», l’interrompt son interlocutrice. Elle rappelle que lorsqu’elle était ministre de l’enseignement scolaire en 1999, elle avait créé 7 000 postes d’auxiliaires d’intégration. C’est le gouvernement auquel appartenait son interlocuteur, accuse-t-elle, qui supprima le plan Handiscol et ses aides-éducateurs. « Je suis en colère », répète-t-elle plusieurs fois. Elle promet : « Il y a des colères que j’aurai même quand je serai présidente de la République, parce que je sais les efforts qu’ont faits les familles, qu’ont faits les écoles pour accueillir ces enfants qui aujourd’hui ne le sont plus. » Conclusion : « Il y a des colères très saines et très utiles. »
Sur le fond, les associations ont précisé dès le lendemain que la suppression des emplois-jeunes par le gouvernement Raffarin en 2002 avait effectivement troublé la scolarisation des handicapés pendant quelques mois. Mais de nouveaux dispositifs ont comblé ces lacunes puis amélioré le taux d’encadrement.