J'en appelle à toutes les mères !
Auteur : Marie-Antoinette , en 1793
Explication
lorsque s’ouvre le procès de Marie-Antoinette, le 14 octobre 1793, la justice révolutionnaire lui reproche d’avoirtrahi sa patrie d’adoption au profit de l’Autriche (elle est ia tante de l’empereur François II, en guerre l’outre la République française). On lui fait également grief de ses folles dépenses en toilettes, en bijoux ou encore au jeu.
Mais les juges ajoutent à cette liste un crime odieux commis dans la prison du Temple. Voici la déposition de Jacques-René Hébert, substitut du procureur : « Là , il se commettait des traits de la débauche la plus effrénée. Il n’y a pas même à douter, par ce qu’a dit le fils de Capet, qu’il n’y ait eu un acte incestueux entre la mère et le fils. » La veuve de Louis XVI était donc accusée d’attouchements avec son fils Louis XVII, alors âgé de 8 ans. Très émue, Marie-Antoinette prononce ces quelques mots : “ Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. » Puis elle s’écrie : « J’en appelle à imites celles qui peuvent se trouver ici ! » En fait, la rumeur, lancée par un geôlier zélé, a sans doute une explication . Louis XVI souffrit longtemps d’un phimosis qui lui interdit pendant plusieurs années de consommer son mariage. Marie-Antoinette, craignant que son fils ne souffrît du même mal, inspectait probablement les organes génitaux de celui-ci, de temps à autre. Le geôlier, découvrant la scène par un judas, aurait interprété ce geste de façon malveillante.
Hébert , également journaliste à succès spécialisé dans la délation sous le nom de Père Duchêne (« foutrement enragé »), se chargea de propager la calomnie. Quelle que soit la responsabilité de Marie-Antoinette devant l’histoire, ce procès indigne a facilité sa réhabilitation posthume, l’acharnement à flétrir la’reine déchue l’a finalement rendue émou- vante de dignité.
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