J'en passe , et des meilleurs
Auteur : Victor Hugo , en 1830
Explication
C’est la réplique d’un personnage du drame espagnol Hernani de Victor Hugo, créé à la Comédie française le 25 février 1830. La phrase, parmi bien d’autres, suscita l’indignation bruyante d’une partie du public et l’enthousiasme tout aussi bruyant de l’autre. Lors des premières représentations, on échangea même quelques coups de poing et de canne. Il est vrai qu’Hugo avait convoqué sa « claque » : un romancier mondain peu lu (Honoré de Balzac), un bibliothécaire féru de théâtre (Alexandre Dumas), un poète inconnu (Gérard de Nerval) et un jeune agité au gilet rouge (Théophile Gautier). La génération romantique livre sa « bataille d’Hernani ».
conventions du théâtre classique avec espièglerie. D’abord, il coupe l’alexandrin en deux : après cet hémistiche, le personnage s’interrompt pour faire quelques pas. Puis il termine l’alexandrin («Cette tête « J’en passe, et des meilleurs » est une provocation. Hugo malmène les sacrée ») par une nouvelle phrase qui enjambe le vers ! Ces mots créent ensuite une belle surprise en interrompant une énumération qui commençait à exaspérer les détracteurs de la pièce. Selon eux, l’expression, trop populaire, n’a d’ailleurs rien à faire dans une pièce classique. Dernière pirouette hugolienne, le double sens: par la bouche de son roi personnage, Hugo promet qu’il a encore bien des choses à dire. N’en déplaise.
Tout cela n’aurait pu rester qu’un épisode fameux de l’histoire littéraire. Mais quelques mois plus tard, les « Trois glorieuses «journées de juillet portent Louis-Philippe au pouvoir. Grâce à la participation de certains auteurs romantiques (dont Dumas, fusil en main), la révolution de Juillet apparaît comme le second acte, politique, de la bataille d’Hernani. Les romantiques ont gagné la bataille. Le monde leur appartient.
Vidéo : J’en passe , et des meilleurs
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