La conscience et l'inconscient : Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie , mais la vie qui détermine la conscience
Avant même d’être le révolutionnaire que nous connaissons, Marx fut un philosophe matérialiste, soucieux de rompre avec la tradition philosophique idéaliste de ses prédécesseurs. Celle-ci supposait en effet que les idées gouvernent le monde. Or, pouvons-nous espérer comprendre le. mécanismes réels de l’Histoire si nous croyons en un tel pouvoir de l’esprit?
Pour Marx et Engels, il faut partir non pas de ce que les hommes s’imaginent pour comprendre ce qu’ils sont, mais au contraire appréhender l.i vie sociale dans ce qu’elle a de plus concret pour ensuite évaluer les productions de l’esprit. « À l’encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. » Car aux yeux de nos deux penseurs, la conscience des hommes n’est que le produit de leur vie matérielle, et en particulier des relations socio économiques qui structurent leur existence.
Par exemple, déchiffrer la culture de la société romaine exige que l’on prenne en compte les rapports entre les maîtres et les esclaves aussi bien que les techniques de production alors en vigueur. En effet, le système juridique, les valeurs esthétiques et morales de cette époque sont le reflet, et non la cause, du monde réel dans lequel les hommes évoluaient. La sphère des idées pas plus que la conscience n’a donc d’autonomie : comprendre une idée ou une mentalité, c’est d’abord évaluer les conditions de son existence dans une réalité vivante.