La liberté : Si l'on a conçu des hommes libres , c'est afin qu'ils puissent devenir coupables
Dans l’un de ses derniers ouvrages, Crépuscule des idoles (1888), le philosophe allemand condense sa critique de la culture occidentale en tentant de ruiner son principe : l’idée de liberté. Celle-ci n’est-elle pas la première des idoles, la terrible fiction grâce à laquelle la morale ,1 pu étendre son pouvoir sur les hommes ?
En effet, supposer le libre arbitre, ou pouvoir absolu de choisir, engage une théorie de la responsabilité et permet d’introduire les valeurs de mérite et de culpabilité. Or, selon Nietzsche, la liberté est une illusion, parce que l’être humain, comme n’importe quel animal, est soumis au déterminisme, notamment celui de ses pulsions qu’il ne peut maîtriser. Dès lors, il ne peut que se trouver en défaut, c’est-à-dire coupable, vis-à- vis de la morale qui lui prescrit la modération et la bienveillance ! Tel est bien le destin de l’homme au sein de notre culture : injustement accusé de ce qu’il est au nom de ce qu’il devrait être, idéal inaccessible.
Mais à qui profite le crime ? Surtout aux prêtres et autres dispensateurs de morale qui, grâce à l’entretien de cette croyance, s’arrogent le droit de juger et de punir en distillant le fiel de la mauvaise conscience. L’invention du « sujet libre » est donc le pivot d’une stratégie de culpabilisation permanente par laquelle l’homme est exposé aux inévitables châtiments des directeurs de conscience. C’est pourquoi Nietzsche nous invite à nous délivrer de ces chimères, afin de retrouver notre « innocence » originelle.
En effet, supposer le libre arbitre, ou pouvoir absolu de choisir, engage une théorie de la responsabilité et permet d’introduire les valeurs de mérite et de culpabilité. Or, selon Nietzsche, la liberté est une illusion, parce que l’être humain, comme n’importe quel animal, est soumis au déterminisme, notamment celui de ses pulsions qu’il ne peut maîtriser. Dès lors, il ne peut que se trouver en défaut, c’est-à-dire coupable, vis-à- vis de la morale qui lui prescrit la modération et la bienveillance ! Tel est bien le destin de l’homme au sein de notre culture : injustement accusé de ce qu’il est au nom de ce qu’il devrait être, idéal inaccessible.
Mais à qui profite le crime ? Surtout aux prêtres et autres dispensateurs de morale qui, grâce à l’entretien de cette croyance, s’arrogent le droit de juger et de punir en distillant le fiel de la mauvaise conscience. L’invention du « sujet libre » est donc le pivot d’une stratégie de culpabilisation permanente par laquelle l’homme est exposé aux inévitables châtiments des directeurs de conscience. C’est pourquoi Nietzsche nous invite à nous délivrer de ces chimères, afin de retrouver notre « innocence » originelle.