La morale : Deux choses remplissent le cœur d'une admiration et d'une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s'y attache et s’y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi
« Le ciel étoilé au-dessus de moi et le loi morale en moi »… Le rationalisme de Kant laisse peu de place à la poésie, et pourtant c’est dans cette délicate formule que se condense le cœur de sa doctrine. Au point qu’elle figure aujourd’hui sur la tombe du philosophe. Quelle est donc la relation entre les étoiles et la morale ? Le ciel étoilé renvoie ici à la connaissance de l’univers, la loi morale à celle du Bien et du Mal. Toutes deux me mettent en présence de quelque chose de grandiose, d’incommensurable. La voûte céleste, sidérante, m’arrache à mon environnement quotidien pour me rattacher à l’infini de l’espace et du temps. La présence d’une conscience morale en moi, capable de me faire agir à l’encontre de mes penchants ou de mes intérêts, m’élève au-dessus de ma condition animale. Car c’est un fait : il existe un sens intérieur du devoir qui paraît me relier à un ordre de valeurs suprasensibles, auxquelles je n’ai accès que par l’esprit. Plus profondément, le ciel et la morale attestent tous deux de la présence absolue de la loi. La connaissance humaine découvre, en effet, aux yeux de Kant, la connexion régulière entre les choses, tandis que la morale se présente en l’homme sous la forme d’un impératif rationnel et universel. C’est donc cette double révélation de la loi en nous et hors de nous qui nous fait participer à l’infini et qui introduit une forme de sublime dans la conscience de notre existence.
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