La philosophie : Il disait qu'il ne savait rien , sauf le fait de son ignorance
Socrate est souvent considéré comme le fondateur de la philosophie. De son vivant, l’Oracle de Delphes déclara qu’il était le plus sage d’entre les hommes. Et pourtant, Socrate n’a, semble-t-il, jamais rédigé la moindre doctrine. Dans les dialogues qui nous sont rapportés par son disciple Platon, il se contente d’interroger ses contemporains en leur montrant la vanité de leurs connaissances ou de leurs compétences. Lorsqu’il est, en retour, interrogé sur lui-même, il répond que tout ce qui le rend un peu plus sage que ses interlocuteurs est le fait d’être conscient de l’étendue de son ignorance. Faut-il prendre cette affirmation au sérieux ?
Oui, dans la mesure où la philosophie n’est pas une science ou un savoir clos. Elle questionne aujourd’hui comme hier les puissants et les savants, les doctrines et les opinions. Et pour interroger authentiquement, la première des conditions est de ne pas s’illusionner sur son propre savoir.
Non, dans la mesure où Socrate n’est pas si ignare qu’il le prétend. En réalité, son aveu se comprend aussi comme un trait d’ironie tactique. De quelqu’un qui affirme humblement ne rien savoir, on redoutera en effet moins les questions…
Reste que cela ne lui évitera pas la peine capitale. Accusé de répandre des idées vicieuses parmi la jeunesse – ce qui est un comble pour quelqu’un qui ne faisait que poser des questions – Socrate sera condamné à mort par le tribunal athénien.