La religion : La religion est l'opium du peuple
Pour Marx, la religion est l’expression d’une détresse, le « soupir de la créature opprimée ». Elle promet un au-delà qui console les exploités de leur existence ici-bas. En quoi constitue-t-elle un obstacle au programme révolutionnaire du philosophe ? Il se trouve que les croyances peuvent servir d’instrument de domination La religion est souvent utilisée par le pouvoir comme un corset idéologique, facteur d’ordre et de stabilité. La promesse d’un autre monde faite aux dominés est un cadeau empoisonné, un « opium » qui les plonge dans une forme de léthargie politique. Endormis et vaguement enivrés par les sermons des prêtres, ils entretiennent des rêves et des illusions infantiles. Sous l’effet d’un tel sédatif idéologique, ils sont enclins à la résignation au lieu de se consacrer à leur libération. Marx entend par conséquent combattre ce bonheur illusoire en arrachant aux chaînes de l’exploitation les fleurs imaginaires qui les recouvrent. « Non pour que l’homme porte des chaînes sans fantaisie, désespérantes, précise le philosophe, mais pour qu’il rejette les chaînes et cueille les fleurs vivantes » Loin d’être indispensable à la vie humaine, la religion serait donc le résultat de conditions sociales concrètes que l’on peut combattre. Toutefois, il convient moins de lutter contre la religion elle-même, affirme Marx, que contre une société qui n’offre pas d’autre échappatoire que la religion pour trouver un sens à la vie.