La religion : Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles
À la suite du Candide de Voltaire, c’est souvent sur un ton ironique que cette phrase est prononcée. Comment, en effet, face aux guerres et aux injustices, peut-on prétendre vivre dans le meilleur des mondes possibles ?
Pour un athée, l’existence du Mal, si elle est affligeante, est néanmoins compréhensible parce qu’elle relève des actions humaines. Rien ne l’empêcherait même d’en conclure cyniquement que nous avons construit le pire des mondes. Mais le croyant qui vénère un dieu bienveillant concilie difficilement le mal et la bonté divine. Par ce propos qui apparaît en substance dans son ouvrage, Leibniz s’engage donc à défendre la cause de Dieu. Recourant au calcul des probabilités, il démontre que Celui-ci, dans sa grande puissance, a conçu une infinité de mondes possibles, et qu’il a choisi le nôtre en suivant le principe du meilleur. Ainsi, notre univers n’est pas le meilleur des mondes en soi. Mais, de tous ceux que Dieu aurait pu créer, celui qui nous est attribué est préférable aux autres… qui seraient pires !
En d’autres termes, même le meilleur des mondes ne peut faire l’économie du mal. En tant qu’êtres doués de liberté, nous sommes faillibles et commettons le mal, par ignorance ou perversion. Mais cela, Dieu l’a prévu, et s’il le permet, c’est que le mal est la condition du bien. Tout comme dans un tableau où les ombres rehaussent les couleurs, les maux de notre monde mettent en évidence le bien. Reste qu’il manque à l’esprit humain la vision totale dont jouit Dieu pour saisir que l’imperfection de quelques éléments ne détruit pas l’harmonie de l’ensemble.