L'art : L'art est un anti-destin
Qu’est-ce qui nous plaît dans la fréquentation des musées et la contemplation d’œuvres du passé ? Serait-ce cette magie de l’art qui a pour vocation, selon les mots de Malraux, d’être un anti-destin ?
Les bas-reliefs d’Angkor ne nous attirent pas parce qu’ils témoignent d’une époque révolue ; à l’inverse, ils nous fascinent par leur dimension intemporelle. Non seulement nous ne pouvons les percevoir comme leurs contemporains, mais surtout leur valeur réside dans la part d’éternité qu’ils transmettent. En effet, la création artistique naît de la conscience que prend l’humanité de sa finitude, du caractère indépassable de cette mort qui rend dérisoire l’existence et la fige en destin. Chaque œuvre est ainsi l’expression d’une conscience qui lutte contre les effets destructeurs du temps. L’éternité du sacré dans les sculptures des temples grecs, l’immortalité de la beauté dans les visages de Michel- Ange incarnent ce combat et s’adressent justement à nous par les « voix du silence » qu’elles font résonner à travers les âges. En donnant à voir l’affrontement toujours renouvelé de l’homme avec sa condition, l’art s’impose donc comme un anti-destin.
Toutefois les œuvres sont éphémères, si bien que Malraux, promu ministre de la Culture, s’est investi dans l’édification de musées en lesquels il voyait un lieu de « résurrection ». Projet qui n’a de sens, précisons-le, que si les musées ne sont pas de vastes cimetières pour les œuvres d’art, mais offrent au contraire au visiteur l’occasion d’une rencontre vivante avec leur puissance d’émouvoir.
Les bas-reliefs d’Angkor ne nous attirent pas parce qu’ils témoignent d’une époque révolue ; à l’inverse, ils nous fascinent par leur dimension intemporelle. Non seulement nous ne pouvons les percevoir comme leurs contemporains, mais surtout leur valeur réside dans la part d’éternité qu’ils transmettent. En effet, la création artistique naît de la conscience que prend l’humanité de sa finitude, du caractère indépassable de cette mort qui rend dérisoire l’existence et la fige en destin. Chaque œuvre est ainsi l’expression d’une conscience qui lutte contre les effets destructeurs du temps. L’éternité du sacré dans les sculptures des temples grecs, l’immortalité de la beauté dans les visages de Michel- Ange incarnent ce combat et s’adressent justement à nous par les « voix du silence » qu’elles font résonner à travers les âges. En donnant à voir l’affrontement toujours renouvelé de l’homme avec sa condition, l’art s’impose donc comme un anti-destin.
Toutefois les œuvres sont éphémères, si bien que Malraux, promu ministre de la Culture, s’est investi dans l’édification de musées en lesquels il voyait un lieu de « résurrection ». Projet qui n’a de sens, précisons-le, que si les musées ne sont pas de vastes cimetières pour les œuvres d’art, mais offrent au contraire au visiteur l’occasion d’une rencontre vivante avec leur puissance d’émouvoir.