Ma couronne au plus brave !
Auteur : PHILIPPE-AUGUSTE , en 1214
Explication
En 1214, une grande alliance de princes menace le roi de France Philippe II. Le roi d’Angleterre Jean sans Terre, seigneur d’une mosaïque de fiefs de l’Aquitaine à la Normandie, s’est allié à l’empereur germanique Othon IV. Les comtes de Flandre et de Boulogne, vassaux rebelles au roi capétien, les rejoignent. Le 2 juillet, le roi Jean prend la fuite à La Roche-aux- Moines près d’Angers. Le dimanche 27 juillet, jour du Seigneur en principe exempt de combats, la coalition du Nord attaque le roi dans la plaine de Bouvines, près de Lille.
Le ménestrel de Reims (un chroniqueur et trouvère anonyme) compose vers 1260 la harangue de Philippe II : « Vous êtes tous mes hommes et je suis votre sire, je vous ai moult aimé, et porté grand honneur, et donné 3 du mien largement, dit le roi à ses barons et chevaliers. Si vous voyez que la couronne soit mieux employée en un de vous qu’en moi, je m’y octroie volontiers, et le veux de bon cœur et de bonne volonté. » À ces mots, tous fondent en larmes. « Sire, pour Dieu merci, répondent-ils, nous ne voulons roi sinon vous. Et chevauchez hardiment contre vos ennemis, et nous sommes appareillés à mourir avec vous. »
On a par la suite vulgarisé cette scène d’abdication symbolique en quelques mots: «Ma couronne au plus brave!» Pour le roi, offrir sa couronne au plus valeureux, c’est reproduire la coutume de l’élection, désormais désuète. Elle rappelle à tous que son ancêtre Hugues Capet, fondateur de la dynastie, a été élu en 987 par les grands barons parce qu’il était précisément le plus brave. La victoire éclatante de Bouvines, sorte de jugement de Dieu, donnera au roi de France un prestige immense dans la Chrétienté. Il y gagne le surnom de Philippe « Auguste », c’est-à-dire l’égal d’un empereur.
Vidéo : Ma couronne au plus brave !
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