Nature et culture : Nous sommes civilisés mais nous sommes loin de pouvoir nous tenir pour déja moralisés
L’Occident observe souvent les mœurs exotiques d’un œil paternaliste. La proximité archaïque avec la nature, la faiblesse du développement technologique propre à ces sociétés évoquent pour nous l’humanité en son enfance, encore fruste et inculte. Mais si nous nous gaussons de notre évolution spectaculaire, celle-ci s’accompagne-t-elle nécessairement d’un perfectionnement moral ?
Kant admire l’essor des arts et des sciences, et il constate le subtil raffinement des manières au sein des noblesses occidentales. Pourtant, remarque-t-il, ce progrès ne doit rien à la morale, puisque c’est avant tout l’ambition ou le désir de gloire qui conduit les hommes à réaliser des prouesses. En outre, la politesse n’est jamais qu’un masque, qui permet de dissimuler sous l’élégance et la bienséance le désir de nuire.
Enfin, l’accès au confort et l’étalage du luxe nous rendent plus indifférents les uns aux autres, et surtout plus envieux. Par conséquent, rien dans le développement de la civilisation n’indique qu’elle nous rendrait
moralement meilleurs. Pire encore, elle pourrait nous en dispenser pull que les bonnes manières semblent suffire à la bonté !
Le philosophe allemand fait donc preuve d’une grande lucidité en pontant le décalage entre culture et vertu. L’homme primitif n’est pas un sauvage féroce qu’il faudrait éduquer, pas plus que l’homme moderne ne s’améliore en proportion de ses progrès technologiques. Ce sont d’ailleurs bien ces derniers qui permettent aujourd’hui d’engager des guerres « propres », comme si la précision des armes adoucissait la violence.
Kant admire l’essor des arts et des sciences, et il constate le subtil raffinement des manières au sein des noblesses occidentales. Pourtant, remarque-t-il, ce progrès ne doit rien à la morale, puisque c’est avant tout l’ambition ou le désir de gloire qui conduit les hommes à réaliser des prouesses. En outre, la politesse n’est jamais qu’un masque, qui permet de dissimuler sous l’élégance et la bienséance le désir de nuire.
Enfin, l’accès au confort et l’étalage du luxe nous rendent plus indifférents les uns aux autres, et surtout plus envieux. Par conséquent, rien dans le développement de la civilisation n’indique qu’elle nous rendrait
moralement meilleurs. Pire encore, elle pourrait nous en dispenser pull que les bonnes manières semblent suffire à la bonté !
Le philosophe allemand fait donc preuve d’une grande lucidité en pontant le décalage entre culture et vertu. L’homme primitif n’est pas un sauvage féroce qu’il faudrait éduquer, pas plus que l’homme moderne ne s’améliore en proportion de ses progrès technologiques. Ce sont d’ailleurs bien ces derniers qui permettent aujourd’hui d’engager des guerres « propres », comme si la précision des armes adoucissait la violence.