N'y revenez plus !
Explication
Le 22 mars 1594 à 7 heures du matin, Henri IV, en armure complète, prend enfin possession de Paris, « sans effusion de sang ni qu’un seul bourgeois ait reçu incommodité en sa personne ni en ses biens », selon ses propres mots. En réalité, quelques dizaines de lansquenets mercenaires ont été laissés sur le carreau par les troupes royales.
Cette bataille, parmi les dernières des guerres de religion, est le dénouement d’une négociation secrète entre le Bourbon assiégeant et ses ennemis retranchés dans la capitale, ligueurs catholiques et soldats du roi d’Espagne Philippe II. Henri IV attribue au gouverneur parisien Charles de Brissac, contre sa reddition « douce et gracieuse », la somme colossale de 1 695 000 livres et la dignité de maréchal. Quant aux 4 000 soldats de Philippe II, Espagnols, Wallons et Napolitains, ils prennent le chemin du retour à 3 heures de l’après-midi, en défilant, étendards levés. « Messieurs, recommandez-moi à votre maître. Allez-vous en, à la bonne heure, mais n’y revenez plus ! », leur lance alors le roi du haut de la fenêtre de la Porte Saint-Denis qu’ils franchissent. Il est désormais maître chez lui, mais à court d’argent.
Le 26 mars, le roi écrit avec satisfaction au gouverneur de Pluviers en Périgord : « Je vous prie me venir trouver incontinent en ce lieu, où vous me verrez en mon char triomphant. C’est chose que je désire, et pour vous dire chose de bouche que je ne vous puis mander par écrit. De Paris. » Le roi a gagné la guerre à Paris. Il lui reste encore à gagner la paix. Ce sera chose faite quatre ans plus tard avec l’édit de Nantes.
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