On ne prend pas le roi à la guerre , pas plus qu'aux échecs
Auteur : Louis VI , en 1119
Explication
Louis VI a régné en France de 1108 à 1137. Il fut surnommé le Gros, mais aussi le Père des communes, le Justicier, l’Éveillé, ou encore le Batailleur! Le 20 août 1119, il affronte le roi d’Angleterre et duc de Normandie Henri Ier Beauclerc sur le champ de Brémule («crottin de mule »), dans l’Eure.
L’abbé Suger, principal ministre et biographe de Louis VI, reconnaît que le roi s’est jeté dans la bataille avec audace, mais sans discernement et surtout de façon totalement improvisée. Face à un dispositif anglonormand bien ordonné, il est contraint de se replier dans son fief du Vexin, aux Andelys, en se reprochant sa propre légèreté. Un autre contemporain, le philosophe anglais Jean de Salisbury, ajoute cette anecdote: pendant le combat, un soldat normand réussit à saisir la bride du destrier royal, alourdi par la corpulence de son cavalier. « Le roi est pris!», s’écria l’archer. Mais le roi l’abattit aussitôt d’un coup de masse d’armes, avec cette réplique : « On ne prend pas le roi à la guerre, pas plus qu’aux échecs. »
Belle répartie pleine d’esprit, mais curieusement absente chez Suger. L’historiographe, si favorable à son maître, n’aurait pas manqué de la signaler afin de rehausser cet épisode peu glorieux. Le chroniqueur normand Orderic Vital, qui a pourtant mené une enquête minutieuse, indique seulement qu’un soldat normand s’empara de l’étendard de Louis. Peut-être Jean de Salisbury a-t-il recueilli ce mot après son installation en France en 1136, puis inséré le dialogue dans sa satire politique Policraticus, rédigée en 1159. Mais on peut aussi penser que cette saillie de Louis VI, souvent citée, est un enjolivement littéraire. Salisbury n’a- t-il pas écrit : « Un roi illettré n’est qu’un âne couronné » ?
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