Vous n'avez pas le monopole du cœur
Auteur : Valéry Giscard d’Estaing , en 1974
Explication
Le président Pompidou meurt le 2 avril 1974. Il faut donc organiser rapidement l’élection présidentielle. Deux hommes se retrouvent au second tour : Valéry Giscard d’Estaing, ministre de l’Économie et des Finances, libéral à tendance centriste, et François Mitterrand, pour l’union de la gauche, qui fut ministre sous la IVe République puis principal opposant au général de Gaulle sous la Ve République. Le débat du 10 mai est le premier du genre, suivi par 25 millions de téléspectateurs (pour 29 millions d’électeurs !).
Raillé comme « l’homme du passé » par son adversaire, le candidat de la gauche se rebiffe contre celui qu’il considère comme un grand bourgeois: «C’est aussi une affaire de coeur! Il n’est pas acceptable qu’il y ait une petite catégorie de privilégiés. » Giscard réplique aussitôt : « Je vais vous dire quelque chose. Je trouve toujours choquant et blessant de s’arroger le monopole du cœur. Vous n’avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur, vous ne l’avez pas ! » Puis plus calmement : « J’ai un cœur comme le vôtre, qui bat à sa cadence, et qui est le mien. Ne parlez pas aux Français de façon si… blessante pour les autres. »
Cette réplique inattendue ne fit pas les titres des journaux le lendemain. Mais quand Giscard remporta l’élection du 19 mai, la phrase devint le symbole de son début de septennat. C’était un président assez jeune (48 ans), qui se voulait humain et attentif, sans arrogance, souhaitant « regarder la France au fond des yeux » et « rassembler deux Français sur trois ».
Vidéo : Vous n’avez pas le monopole du cœur
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