Mesdames et Messieurs , on l'a eu !
Explication
Le 1er mai 2003, six semaines après le début de la guerre en Irak, le président américain Bush annonce à bord du porte-avions Abraham Lincoln que ia guerre est finie. Au-dessus de lui a été installée une grande banderole « Mission accomplie ». Reste à capturer le dictateur en fuite.
Le 14 décembre au matin, Paul Bremer, l’administrateur civil des États-Unis en Irak, ouvre sa conférence de presse à Bagdad par ces mots : « Mesdames et Messieurs, on l’a eu !» Les journalistes irakiens présents poussent des cris de joie et applaudissent. Saddam Hussein a été capturé la veille au soir dans une cachette souterraine aménagée dans sa région natale près de Tikrit. « Il a été pris comme un rat », commentera le général qui l’a capturé. Pour le proconsul Paul Bremer, « il est temps de regarder vers le futur, un futur d’espoir, un futur de réconciliation ». Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld promet le jour même : « Personne ne doit s’inquiéter, il sera traité de façon humaine et professionnelle. » Les images diffusées montrent un homme résigné, à la barbe hirsute et aux yeux hagards. Un médecin fouille ses cheveux et examine sa bouche avec un baisse-langue et une lampe.
Condamné à mort par un tribunal irakien pour le massacre de 148 villageois chiites en 1982, Saddam Hussein est pendu le 30 décembre 2006. Lors de son exécution, plusieurs témoins crient vengeance au pied du gibet. «Va en enfer!», lance un homme au tyran déchu. Ni paix, ni dignité, ni espoir, ni justice en Irak : l’enfer sur terre