Gaston Chaissac
Né en 1910 à Avallon en France. Gaston Chaissac commence à travailler comme apprenti dès l’âge de treize ans. Il ne suit aucune formation artistique. En 1937, il rencontre le peintre Otto Freundlich qui le met «sur le chemin de la peinture» et organise en 1938 sa première exposition personnelle à Paris. Pendant plus de vingt ans, il vit en Vendée, où sa femme est institutrice, et il connaît de grandes difficultés matérielles. À partir de 1961, il est reconnu par le milieu de l’art parisien et expose régulièrement. Gaston Chaissac est mort en 1964 à La Roche-sur-Yon.
Œuvre. Pendant une première période, Gaston Chaissac réalise des dessins à l’encre de Chine: il cerne et cloisonne de traits noirs des figures de bêtes et de personnages. Il peint des «formes imbriquées» et tente de donner à ses «peintures naïves, dessins d’enfant, toujours plus de simplicité». À partir de 1946, il utilise des objets de tous les jours et des «empreintes de pelures, d’épluchures et de cassures» dans des séries plus abstraites.
Ami de Jean Dubuffet, il participe à une exposition d’Art brut en 1949, mais reste avant tout un artiste indépendant. Dans les années cinquante, il peint sur tous supports: toile, carton, pierres, tôle. Il exécute des Totems en planches de bois, des sculptures à partir de souches, compose des collages à l’aide de papier peint. En 1951, son œuvre d’écrivain et de chroniqueur est publiée chez Gallimard (il entretient une longue correspondance avec, entre autres, Jean Paulhan et Jean Dubuffet). En 1959, il revient à la peinture et l’on voit réapparaître «des paysages avec arbres, personnages, maisons et bestioles».
Propos de l’artiste. «Sans gestes théâtraux, ni mise en scène phénoménale, il n’y a qu’à parcourir certaines pistes qu’on reconnaît bien vite quoique à peine visibles et on revient avec des richesses pour son pays, pour la terre entière. Ma peinture rustique moderne est encore assez pauvre mais dans une vingtaine d’années j’espère qu’elle sera riche, presque autant que la terre» (1946).