Francesco Clemente
Né en 1952 à Naples en Italie. En 1970, Francesco Clemente entreprend des études d’architecture qu’il abandonne pour se consacrer au dessin. Sa première exposition personnelle a lieu en 1971. A partir de 1973, il voyage en Inde et réalise une série de pastels et de dessins.
En 1978, il rejoint la «nouvelle génération des artistes italiens» et participe en 1980 à la création du mouvement de la Trans-avant-garde, qu’Achille Bonito Oliva définit comme «un art de la transition qui utilise toutes les traditions, toute l’histoire de la culture, sans exclusive». À partir de 1981, il partage son temps entre l’Inde et New York. Il y rencontre le poète Allen Ginsberg et fait en 1984 une série de tableaux en collaboration avec Andy Warhol et Jean Michel Basquiat. Il vit et travaille à New York, à Madras et à Rome.
Œuvre. Francesco Clemente retravaille des miniatures indiennes, peint des séries d’autoportraits «sans miroir, tordus et fragmentés». Il mêle dans ses peintures passé et présent, métaphysique et histoire de l’art. Il travaille dans tous les formats et use de toutes les techniques, de l’aquarelle ou du dessin à la fresque en passant par la mosaïque. Il invente «des idéogrammes inconnus, des idéogrammes en costume».
Il représente des êtres hallucinés, tordus, en érection, des figures grotesques qui « retournent toujours aux rêves». Il pense que «ce que l’on recherche, c’est un langage de totale poésie, un langage qui pourrait tout comprendre». Le corps et l’esprit sont les obsessions de sa quête ; dans les années quatre- vingt-dix, il crée un ensemble d’autoportraits (GrisailleSelf-portrait, 1997). Il réalise des livres en collaboration avec des poètes.
Propos de l’artiste. «Je pense que la principale leçon que nous avons reçue de l’art moderne c’est que l’Europe n’est pas seule. […] L’esprit de ces années s’est nourri de la découverte que l’on faisait des choses belles sur toute la planète, avec toutes sortes d’outils différents. Il faut être fidèle à l’esprit, à la sensibilité et non aux moyens formels.