Pierre Klossowski
Né en 1905 à Paris. Pierre Klossowski (frère du peintre Balthus) suit à partir de 1925 les cours de l’École des hautes études. En 1939, il envisage de prendre les ordres, mais choisit finalement de se marier en 1947 avec Denise Marie Roberte Morin-Sinclaire qui transparaît dans son œuvre sous le nom de Roberte. Il est ensuite traducteur (du latin et de l’allemand, de Virgile, de Heidegger et de Nietzsche), écrivain (les Lois de l’hospitalité, trilogie, 1965) et philosophe. Il est ami d’André Gide, de Rainer Maria Rilke, de Max Ernst, de Georges Bataille. Il entreprend une œuvre picturale à partir de 1949. En 1978, le cinéaste Raoul Ruiz réalise /’Hypothèse du tableau volé (d’après son roman la Révocation de l’édit de Nantes, 1959). Pierre Klossowski est mort en 2001 à Paris.
Œuvre
Les premiers travaux de Pierre Klossowski sont des dessins et des portraits à la mine de plomb. En 1972, il abandonne définitivement l’écriture pour la peinture car il pense que «la vision la plus authentique de ce qu'[il fait], c’est ce qu’[il] montre, et non ce qu’[il fait] lire». Avec des crayons de couleur pastel, il exécute des «tableaux vivants» grandeur nature, érotiques et pervers. Jouant et se jouant d’une culture extrême, se référant à Sade et surtout à Nietzsche, il réalise une sorte d’autobiographie fantasmée, une œuvre singulière et totalement autonome de «monomane». On y retrouve les thèmes récurrents dans ses écrits que sont « le signe unique de Roberte», «l’adultération de l’épouse par l’époux», les mythes, Eros ou autres dieux…, car « mieux vaut regarder tout ce qui est défendu que de ne rien regarder en pensant qu’il est indifférent de voir ou de ne voir point». Dans les années quatre-vingt-dix, ses dessins sont repris dans des sculptures.
Propos de l’artiste
«Mieux vaut regarder tout ce qui est défendu que de ne rien regarder en pensant qu’il est indifférent de voir ou de ne voir point.»