Né en 1908 à Paris. Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus, est issu d’une famille d’artistes (son frère, Pierre Klossowski, deviendra également peintre). Il commence à dessiner età peindre très jeune, encouragé par le poète Rainer Maria Rilke (compagnon de sa mère après la séparation de ses parents). Il dira avoir appris son «métier comme on apprend à parler ».
Sa première exposition personnelle a lieu en 1934. Directeur de la villa Médicis de 1961 à 1977, il invite ses pensionnaires à réfléchir avant tout sur l’histoire de l’art. Balthus s’était installé en 1977 à Rossinières en Suisse; il y est mort en février 2001. Georges Bataille disait de lui : « Les peintures de Balthus sont rares et, bien que leur auteur compte au nom des peintres les plus “modernes », rien ne le distingue absolument des peintres traditionnels.»
Œuvre. Dès ses premières œuvres, Balthus tourne volontairement le dos aux avant-gardes du XXe siècle. Il se veut l’héritier des grands maîtres classiques. Il revendique technique parfaite et compositions lentement mises en scène. Il veut faire «une peinture qui correspond à une vision intérieure [qu’il a] en [lui]». Il reprend sans cesse et de manière très singulière les mêmes thèmes dans ses peintures ou dessins: paysages avec ou sans personnages, scènes de la vie quotidienne, intérieurs, portraits, nus de jeunes filles (la Toilette de Cathy, 1933) ou de jeunes garçons… Il se nomme Roi des chats et place de manière récurrente et signifiante l’animal dans ses tableaux.
Ses personnages posent dans un univers de volupté nostalgique et intemporelle, qui n’est pas pour autant dépourvu de violence ou de froideur, figés comme avant ou après l’amour, rêveurs inconscients. Balthus a réalisé des costumes et des décors pour le théâtre (comme ceux de la pièce de son ami Antonin Artaud, les Cenci. en 1934 ou ceux de Jules César, pour le théâtre Jean-Louis Barrault, en 1960) et a illustré des ouvrages comme les Hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë.
Propos de l’artiste. «Dans tout dialogue, il y a un mur invisible entre les deux qui se parlent. Quant à la peinture… Quand je cherche à parler de la mienne, je tombe bientôt dans le brouillard. Je me heurte à une incapacité totale… La peinture est un langage, que nul ne peut remplacer par un autre langage… Je ne sais pas quoi dire de ce que je peins, réellement.»
Vidéo : Balthus
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Balthus