Daniel Spoerri
Né en 1930 à Galati en Roumanie. En 1942, Daniel Feinstein est adopté par son oncle; il s’installe en Suisse et prend le nom de Daniel Spoerri. Il fait des études de commerce (1947-1948) puis apprend la danse classique à Zurich et le mime à Paris (1950- 1953). Danseur étoile à l’Opéra de Berne de 1953 à 1957, il entreprend une carrière artistique à partir de 1959. Il est membre fondateur des Nouveaux Réalistes en 1960. Sa première exposition personnelle a lieu en 1961. Il vit et travaille en France et, près de Grosseto en Toscane où se trouve sa fondation.
Œuvre
Au début des années soixante, Daniel Spoerri présente des Tableaux-pièges où des «objets trouvés au hasard sont fixés tels quels». Il prend «la réalité telle qu’elle est sans y changer la moindre miette de pain». Passent à la verticale des reliefs de repas ou des fonds de tiroirs, qui constituent de véritables collections. Il propose les Détrompe-l’œil (1961), l’Optique moderne (1963), les Pièges à mots (1964) ; des remises en question, pleines d’humour, des sens de la perception. En 1968, il ouvre un restaurant et une galerie (Eat Art) à Düsseldorf. Il édite les œuvres alimentaires de ses amis artistes (sucres d’orge de César, etc.) ; il conserve les fins de repas dans la résine pour de nouveaux Tableaux-pièges. Puis, il compose des natures mortes où sont conservés des cadavres d’animaux (les Taupes, 1970).
Au début des années quatre- vingt, il propose des assemblages baroques et parodiques, des tapisseries ou collages. Il réunit des objets de rebut, des formes et des signes religieux. Il exécute des sculptures d’ustensiles en bronze car «le bronze enlève l’aspect sentimental de l’objet usé». Depuis la fin des années quatre-vingt, il réalise des collages inspirés par des planches médicales, «un cabinet anatomique»; ses compositions deviennent de plus en plus baroques. En 2002, il crée de nouveaux Menus-pièges, qui vont du Dîner hommage : Raymond Hains à la Cuisine des pauvres du monde entier. Dans les années quatre-vingt-dix, il a créé la Fondation II giardino di Daniel Spoerri: HIC Terminus HAERET, un jardin de sculptures, de labyrinthes dans lequel il invite ses amis artistes à intervenir.
Propos de l’artiste
«Et d’ailleurs, l’art qu’est ce que c’est? C’est peut être une manière et une possibilité de vivre.»