Georg Baselitz
Né en 1938 à Deutschbaselitz en République démocratique allemande. En 1956, Hans Georg Kern est renvoyé de la Hochschule für bildende und angewandte Kunst à Berlin-Est pour «manque de maturité socio-politique». En 1957, il passe à l’Ouest et s’inscrit à la hochschule für bildende Künste de Berlin-Ouest (1957- 1964). En 1961, il prend le pseudonyme de Baselitz, du nom de sa ville natale.
En 1961 et 1962, il publie avec Eugen Schönebeck, deux Manifestes pandémoniques inspirés par Antonin Artaud et où il se déclare pour un réalisme expressif, contre l’abstraction. Sa première exposition personnelle a lieu en 1963. Il enseigne à la Staatliche Akademie der Bildenden Künste à Karlsruhe depuis 1977. Georg Baselitz, qui veut « construire sa tour et être sur la Lune comme d’autres sur leur balcon», vit et travaille à Berlin et à Derneburg en Allemagne, et à Imperia en Italie.
Œuvre. La peinture de Georg Baselitz est figurative, gestuelle, pour partie autobiographique et témoigne de la crise morale de l’Allemagne de l’après-guerre. Il représente des personnages écorchés, stigmatisés, des paysages tourmentés, presque saignants. En 1963, deux de ses toiles sont saisies pour «obscénité». En 1969, il décide de montrer le monde à l’envers tel qu’il est, de refuser les règles visuelles et picturales et de peindre en inversant le motif [Der Wald auf dem Kopf) Depuis, il peint des portraits, des nus, des paysages, des aigles…, la tête en bas.
Dans les années quatre-vingt-dix et 2000, il réalise un ensemble de Portraits de famille, d’après des photographies anciennes, et une série qui traite du réalisme socialiste. Depuis 1979, il exécute également des sculptures de bois, têtes ou silhouettes humaines, entaillées, burinées puis peintes (série des Dresdner Frauen, 1989). Dès 1964, il s’est consacré à la gravure dont il est un collectionneur passionné.
Propos de l’artiste. « La peinture est autonome. Et je me suis dit que s’il en était ainsi, il me fallait prendre dans la peinture ce qui était traditionnel – au niveau du motif-, c’est-à-dire un paysage, un portrait, un nu et je les retourne et je les peins à l’envers. C’est le meilleur moyen de vider de son contenu ce que l’on peint Quand on peint un portrait à l’envers il est impossible de dire : ce portrait représente ma femme et je lui ai donné une expression particulière.»
Vidéo : Georg Baselitz
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Georg Baselitz