Jean Degottex
Œuvre.
Après une période gestuelle dans l’immédiat après-guerre, Jean Degottex s’intéresse à la pensée zen, à la calligraphie chinoise. Il essaie de «dégager dans l’écriture occidentale un sens graphique qui était perdu ». Il travaille par séries en grands formats. Il veut que sa peinture soit «une plus grande respiration». Suivent les Vicies (1959), les Métasignes (1961), les Écritures (1962), les Méta- sphères (1965), les Horsphères (1967)… Dans les années soixante-dix, il se concentre sur les matériaux. Il veut «révéler la beauté de matériaux très simples, un papier, du bois, la toile». Il passe «du geste aux choses, de la ligne d’écriture à la ligne». Il simplifie, réduit son geste au maximum, colle des papiers sur la toile, gratte, incise, découpe (séries des Suite-médias, des Papiers pleins, des Plis, des Bois).
Propos de l’artiste.
«Je citais autrefois cette formule d’un philosophe zen qui est à peu près celle- ci : “ Quelle surnaturelle merveille, je porte du bois, je tire de l’eau.” Eh bien, je suis devenu un artisan. Par la pratique, la mise en œuvre, la révélation du banal, je poursuis cette quête du fond des choses.»