Joël Peter Witkin
Né en 1939 à Brooklyn (New York) aux États-Unis. Joël Peter Witkin fait ses études à l’université du Nouveau-Mexique puis à la Cooper Union School of Art. Pendant son service militaire, il fait des constats photographiques d’accidents et de suicides. Sa première exposition personnelle a lieu en 1969. Il vit et travaille à Albuquerque au Nouveau-Mexique.
Œuvre
Depuis 1976, Joël Peter Witkin s’inspire de tableaux de maîtres anciens, et particulièrement de scènes de la religion chrétienne (martyrs, saints, vanités) ou de la mythologie, dont il donne des versions photographiques transposées. Il gratte, dessine sur les négatifs, les traite, les émulsionne avec des produits aussi divers que la sauce de soja, l’acétone, les gouttes oculaires, les produits chimiques, etc., pour « modifier tout aspect de la réalité qu’il ne souhaite pas voir figurer». Dans ses tableaux photographiques, il se livre à une méditation à propos de la mort, de la réalité des corps et de la chair, de la sexualité, de la part obscure de chaque individu. Qu’il fasse des «collages physiques/psychiques» de transsexuels (Bacchus Amelius, 1986), de cadavres, ou de personnes affligées de handicaps physiques, il dit pratiquer une «forme de transsubstantiation – la conversion de la matière en Esprit. » Ses Images sont parfois difficiles à voir, fabriques d’êtres hybrides avec des morceaux de corps, compositions et métamorphoses de chairs mortes réalisées dans des morgues, corps difformes ou amputés. Il déclare: «C’est l’homme qui est le noyau de toute mon œuvre. Je photographie des êtres humains, ou en tout cas des objets qui ont un rapport avec la vie humaine ou la fragilité humaine. […] Je veux m’approcher de la “ persona ”, c’est-à-dire la condition de l’être, des êtres; le reste, l’identification, la signification culturelle, ne m’intéresse pas. C’est pourquoi je déshabille les gens. Nus, Ils sont fragiles, tels qu’ils sont nés, comme ils se présentent à leur médecin, à leur amant.»
Propos de l’artiste
« En fait, je médite avant de prendre des photos. Je n’ai pas de dialogue avec la chair… J’ai un dialogue avec l’âme d’un corps mort et avec une forme qui a été caressée, aimée, nourrie, baptisée, avec laquelle on a fait l’amour et accordé les derniers sacrements… autant d’actes sacrés. Quelque chose en mol va me guider dans mon attitude et créer une atmosphère particulière où se mêlent la compassion et le désir de la découverte…»
Vidéo : Joël Peter Witkin
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Joël Peter Witkin
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